Face à son incapacité de concilier les différents protagonistes pour le dénouement de la grave crise qui frappe notre football, la Fifa est parvenue à la conclusion qu’il faut obligatoirement mettre en place un Comité de normalisation. Malheureusement ce Conor traine les pieds et ne semble pas mesurer la portée des missions qui lui ont été confiées.
La crise du football malien a tellement été débattue, avec des commentaires plus ou moins profitables pour l’essor même de la discipline, que nous faisons économie d’une genèse. Mais toujours est-il que la conclusion a été la mise en place d’un Comité de normalisation (Conor) le 10 janvier dernier, doté d’une feuille de route dont le contenu se résume à l’élection d’un nouveau Comité exécutif.
A l’unanimité l’opinion a apprécié à sa juste valeur cette sage décision de l’instance suprême du football mondial. Seulement faudrait-il que cette arrivée du Conor soit une solution définitive de la crise de notre sport roi. Donc le Comité de normalisation, logiquement, devrait mesurer la portée de ses missions. Après la série de rencontres avec les différents acteurs, l’équipe dirigée par Mme N’Dao Fatoumata Guindo ne semble pas bouger. Et on assiste à une inertie depuis sa mise en place. Et pour cause ! Le tournoi de réconciliation, qui pouvait être un argument valable pour amorcer ladite réconciliation, a été un fiasco.
Pourtant la sensibilisation en amont par le Conor, sous la forme d’une pédagogie, aurait permis d’éviter ce qui s’est passé. Mieux, jusque-là, le Conor n’a rien entrepris par rapport à ses missions. Autrement dit la programmation du championnat national n’est pas à l’ordre du jour, le dossier des ligues de Kayes et Ségou est toujours pendant, l’appel à candidature pour les élections n’est pas encore lancé. Que dire de la relecture des textes ! Bref, le Conor demeure dans un silence inquiétant pour la gestion du football et surtout sa mise en route après trois ans de crise. Et la question est de savoir si réellement tous les membres du Conor ont le temps maximum pour mener à bien ces missions.
Mahamadou Samaké et l’ancien ministre des Sports, Mamadou Gaoussaou Diarra, sont toujours entre deux avions dans le cadre de leurs occupations professionnelles. Quant à la présidente, elle vient au bureau pratiquement à 14 H, pour ensuite quitter quelques heures après. L’on serait tenté de les défendre que par la révolution de la technologie l’on n’aura pas besoin de se réunir tout le temps pour prendre des décisions. Mais pour le cas précis de la Femafoot, la situation est complexe et nécessite des actions concrètes sur le terrain. Il est incontestable que les clubs ont souffert du manque de compétitions lors de leurs premières sorties dans les campagnes africaines. Et si jusqu’à présent aucune disposition n’a été prise pour leur permettre de se préparer, il serait incompréhensible de penser à un miracle de la part de nos clubs. Surtout qu’à partir de 2019, la Fifa amorcera le système de la professionnalisation du football. Comment, dans ces conditions, le football malien pourra-t-il entamer cette nouvelle aventure si en amont des mesures ne sont pas prises pour permettre à nos différents clubs, d’être au rendez-vous de l’histoire ?
Finalement, l’on a le droit de se demander si le Conor ne joue pas au dilatoire, dans le seul but de se maintenir le plus longtemps que possible pour continuer à bénéficier des avantages ?
Le ministre des Sports, Jean Claude Sidibé, lors de ses tournées n’a pas cessé de solliciter l’implication des différents acteurs pour la réussite du Conor et surtout la fin de la crise. C’est-à-dire qu’il tient beaucoup aux missions confiées au Comité de normalisation. Mais qu’est-ce qu’il peut faire de plus devant l’inertie du même Conor ? Rien vraiment. La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali