La Coalition malienne Publiez ce que vous payez (PCQVP-Mali) a remis au président du Conseil national de la société civile malienne (CNSC), une étude diagnostique du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à la Covid-19. Un audit sur la gestion du fonds Covid-19 est confié au Végal.
« Le fonds Covid-19 a déjà été totalement gelé et le Premier ministre a instauré un audit qui sera mené par le Bureau du Vérificateur général sur toutes les structures impliquées dans la gestion de ce fonds, à commencer par la société civile qui avait reçu environ 3 milliards F CFA. Aussi, le mois dernier, la Primature a mis en place une Commission d’étude dont j’assure la présidence, pour essayer de rehausser le niveau de soutien concernant la Covid-19, et cette étude de la PCQVP-Mali va beaucoup nous aider dans ce travail », a dit le président du CNSC, Boureïma Allaye Touré.
Le Mali a connu les premiers cas de Covid-19 en mars 2020, entrainant une réduction drastique de la subvention aux organismes publics. Elle est passée de 5, 45 milliards de F CFA en 2018 à 3,15 milliards de F CFA en 2019, soit 58 % de réduction. Cette réduction des dotations a continué en 2020.
Ces coupes budgétaires injustifiables ont empiré l’état d’impréparation du Mali pour faire face à la gestion de la crise sanitaire de la pandémie de la Covid-19 qui a davantage mis à nu l’état désastreux des établissements hospitaliers et structures sanitaires.
Après l’annonce des premiers cas de Covid-19 au Mali, le gouvernement avait pris des mesures pour faire face à la pandémie, notamment en mobilisant 6,300 milliards F CFA, ouvrant un compte spécial alimenté par les contributions de bonnes volontés. La mesure mettait en œuvre un plan de riposte évalué à 500 milliards de F CFA, essentiellement consacré à l’amélioration du plateau technique des centres de santé, à la fourniture gratuite de vivres aux plus démunis et de 20 millions de masques aux populations en allégeant les factures d’électricité, etc.
En plus de ces mesures, les partenaires techniques et financiers du Mali (OMS, Banque mondiale, l’Union européenne, le Fonds monétaire international) ont financièrement appuyé l’Etat, lui permettant de faire face à la crise. Le FMI a accordé un moratoire sur le service de la dette du Mali.
Une gestion saine des annonces devra en principe permettre au gouvernement du Mali de mettre en place des mécanismes opérationnels pour faire face efficacement à cette pandémie au plan national et local sans grand dégât.
La Coalition PCQVP-Mali, acteur engagé de la société civile malienne, consciente que la santé est essentielle pour toute action nationale de développement a « constaté, avec amertume des mouvements d’humeur toujours en cours dans les hôpitaux maliens et sur la place publique, des interrogations sur la transparence dans la gestion des fonds Covid-19 ».
Elle a donc initié une étude intitulée « Diagnostic du niveau de soutien reçu par les centres de santé de Bamako et des collectivités abritant les sites miniers du Mali en termes d’appui de l’Etat et des partenaires du Mali pour faire face à la Covid-19 ».
Le rapport de cette étude a été remis au président du Conseil national de la société civile malienne siégeant dans les instances de gestion de la Covid-19 au Mali. Une étude réalisée avec l’appui technique et financier d’Oxfam.
Zeïnabou Fofana
Source : Mali Tribune