Les neuf pays de l’Autorité du Bassin du Niger ont pris l’engagement de protéger et de préserver le fleuve Niger. Malheureusement, au Mali, suite aux activités humaines, son état s’empire. Face à ce constat, l’Autorité du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) tire la sonnette d’alarme. Elle a organisé les 4, 5 et 6 octobre un atelier d’information et de sensibilisation des journalistes locaux sur la charte de l’eau du bassin du Niger et son annexe (Protection de l’environnement). L’atelier s’est déroulé à la maison du partenariat de Bamako.
Aujourd’hui, la qualité de l’eau du fleuve Niger se dégrade énormément. A cause du rejet direct dans le fleuve Niger des eaux usées issues des activités des unités industrielles, de l’orpaillage par dragage, des hôtels, des teinturières, etc. Normalement, les industries devraient avoir leurs propres stations de traitement des eaux usées. Afin de rabattre le niveau de pollution des eaux qu’elles utilisent avant leur acheminement vers la station d’épuration de Sotuba.
Aussi, les installations de la station d’épuration de Sotuba sont vétustes et insuffisantes. En plus, elle pratique le lagunage naturel. Ce type de traitement des eaux usées ne bloque que 10% du niveau de pollution des eaux usées industrielles. Après les eaux sont directement déversées dans le fleuve.
‘‘En effet, les activités comme le dragage ont un impact négatif sur l’approvisionnement en eau des villes, sur l’abreuvement du bétail, sur les ressources halieutiques, sur la production agricole et en définitive sur la santé humaine et animale”, indique dans ses propos le représentant du ministre de l’Energie et de l’Eau, M. Boubacar SANOGO. Lors de son allocution à l’ouverture solennelle de l’atelier.
Soulignons que le fleuve Niger est une ressource précieuse pas pour le Mali seulement. Elle l’est pour huit autres pays de la sous-région : le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte D’Ivoire, la Guinée, le Niger, le Nigeria et le Tchad. De ce fait, le fleuve Niger a été déclaré cours d’eau international.
Cependant, pour promouvoir la coopération entre ces pays et assurer un développement intégré du Bassin du Niger dans les domaines tels que : l’hydraulique, l’énergie, l’agriculture, la pêche, l’élevage, la pisciculture, la sylviculture, l’exploitation forestière, l’industrie, les mines, le transport et la communication. L’Autorité du Bassin du Niger a été créée le 21 novembre 1980 à FARANAH en Guinée en lieu et place de la Commission du Fleuve Niger créée le 25 novembre 1964 à Niamey.
L’autorité du Bassin du Niger a élaboré la charte de l’eau du Bassin qui est entrée en vigueur le 19 juillet 2010. L’objectif de la charte de l’eau du Bassin du Niger est de favoriser une coopération fondée sur la solidarité et la réciprocité pour une utilisation durable, équitable et coordonnée de la ressource en eau du Bassin versant hydrographique du Niger.
Au Mali, l’utilisation actuelle de cette ressource précieuse fait qu’elle devient dangereuse pour l’homme et tous ceux qui nous entourent par des intoxications, des contaminations suite au déversement des produits chimiques toxiques. Le fleuve Niger se fragilise. Donc, un changement de comportement s’impose afin de léguer en bon état le fleuve Niger aux générations futures.
Sory Ibrahim TRAORE
Source: studiotamani