Jusque-là un sujet tabou dans nos sociétés, le cycle menstruel constitue un problème pour les jeunes filles scolaires. Il est à l’origine d’abandons des classes chez certaines écolières. Du coup, la gestion de l’hygiène menstruelle à l’école se révèle comme une nécessité. Une plateforme nationale de 27 organisations interpelle les décideurs pour prendre en compte la question dans les politiques publiques des secteurs de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement.
Jeudi 3 juin dernier, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle a été célébrée dans l’enceinte du groupe scolaire de Boulkassoumbougou. Il faut rappeler que ladite journée était célébrée le 28 mai de chaque année. Le décalage de quelques jours de la 5e édition s’explique par des raisons liées naturellement à la situation sanitaire.
La célébration de cette journée a mobilisé un beau monde. Le personnel scolaire, les élèves, le maire de la Commune I, les autorités coutumières, le directeur du Centre d’Animation Pédagogique de la circonscription, le représentant du ministère de l’éducation nationale et les membres de la Plateforme nationale pour la promotion de la gestion de l’hygiène menstruelle.
On se rappelle que la commémoration de la journée de l’hygiène menstruelle a pour but de faire reconnaître le droit de tout individu de gérer ses règles de façon hygiénique, d’inciter la population à discuter des défis (les tabous culturels concernant la menstruation et la stigmatisation des femmes, les problèmes d’accès à l’eau…) auxquels sont confrontés les femmes et les filles ayant un cycle menstruel, mais surtout d’interpeller chacun à plus d’engagement pour accompagner les femmes et les filles à trouver des solutions durables pour la gestion hygiénique des menstrues.
Présente à la cérémonie, la marraine de la journée, Mme Keita Marènefi Sidibé a fait savoir que, bien que la gestion de l’hygiène menstruelle soit un sujet tabou, tout le monde en parle. C’est pourquoi, elle a estimé qu’il est important de renforcer la capacité des écoles en formant le personnel enseignant, en création des conditions idoines de gestion, pour gérer les cas des menstrues au sein des établissements scolaires.
Pour sa part, la présidente de la PNP-GHM Mme Barry Aminata Touré est revenue sur l’importance d’avoir de l’eau pour la bonne gestion de la santé menstruelle. « L’accès à l’eau potable joue un rôle crucial dans la santé menstruelle et le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement nuit considérablement aux femmes et aux adolescents », a soutenu Mme Barry Aminata Touré.
L’absence de la gestion de l’hygiène menstruelle a été à la base d’abandons de plusieurs jeunes filles. Aujourd’hui, la plateforme mène de sensibilisation autour du sujet dans les écoles, elle réalise des infrastructures équipées de fontaine d’eau pour essentiellement des cas. Une autre approche, c’est la mise en confiance de la jeune fille concernée en lui faisant comprendre que les menstrues ne sont rien et qu’elles sont inhérentes à toutes les femmes. Tanti Terini, c’est la confidente des filles au niveau des écoles. C’est elle qui est chargée de s’occuper des cas dans les écoles concernées par le projet.
Ousmane Morba
Source : L’Observatoire