Au Mali, Bah N’Daw, colonel-major à la retraite et ancien ministre de la Défense, a été désigné, le lundi 21 septembre 2020, président de la transition par le collège constitué par le Conseil national pour le salut du peuple( CNSP). Assimi Goïta, le président du CNSP, s’occupera du fauteuil de vice-président. Selon le M5-RFP, il n’a pas été associé à la procédure de désignation de ces autorités qui doivent diriger le Mali durant les 18 mois à venir. La CEDEAO avait exigé la nomination d’un Président et d’un Premier ministre de transition, tous des civils, d’ici le mardi 22 septembre 2020.
Fin de tergiversations au Mali. Le collège mis en place par le Conseil national pour le salut du peuple a désigné, le lundi dernier, Ba N’DAW, président de la transition. Selon la charte, le Président de la transition remplit les fonctions de Président de la République et de Chef de l’État et il veille au respect de la constitution et de la Charte de la transition. La vice-présidence de cette transition est revenue à Assimi Goïta, le président du CNSP qui a mis fin au pouvoir de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéïta. La charte précise que le vice-président remplacera le président de la transition en cas de vacances de pouvoir. « Lorsque le président de transition est empêché de façon temporaire de ses fonctions, ses pouvoirs sont exercés temporairement par le vice-président. En cas de vacance de la présidence de la transition pour quelque cause que ce soit, ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le gouvernement, le Vice-président assure l’intérim. »
« Le M5-RFP n’a pas siégé au sein du collège»
Après l’annonce de la désignation des autorités de la transition, Choguel Kokala Maïga, le président du comité stratégique du M5-RFP, a réfuté toute participation de son organisation comme annoncé par Assimi Goïta sur la télévison nationale. « Nous avons entendu dans un communiqué lu sur l’ortm, que le collège qui a désigné le président et le vice-président de la transition aurait en son sein, deux représentants du M5-RFP. Ça ne correspond pas à la vérité. Le M5-RFP n’a pas siégé au sein du collège », a déclaré, à la presse, Choguel Kokala Maïga. Et ce dernier d’ajouter : « le M5-RFP a été saisi par écrit par le président du CNSP pour demander de designer deux représentants qui devraient siéger au sein du collège qui, à son tour devrait choisir le président et le premier vice-président de la transition. En retour, le M5-RFP a adressé un courrier au CNSP pour lui demander de lui donner un certain nombre d’informations en l’occurrence : la composition du collège, la qualité de ceux qui y participent, la clé de répartition, les critères de désignation du président et du vice-président. Le M5-RFP a aussi demandé au CNSP de lui communiquer la version finale consolidée issue des travaux qui se sont passés entre les experts du M5-RFP et ceux du CNSP. Voilà les deux demandes adressées au CNSP en lui disant que nous restons disponibles toute la nuit au besoin pour faire une réunion extraordinaire pour donner suite. Le CNSP n’a jamais donné suite à ce courrier. Et ce matin, le CNSP a appelé nos experts à Kati pour leur remettre une copie de la charte pour la transition et de la clé de répartition des membres du CNT. Nous avons constaté avec regret que tout ce qui a été convenu avec le CNSP ,il y a deux jours, et acté entre les deux délégations, a été purement et simplement biffé. Le CNSP a voulu convaincre nos délégués de participer au collège. Nos délégués ont expliqué que le M5-RFP attend à ce moment encore une réponse écrite qui n’est pas venue, donc ils n’ont pas mandat à siéger au collège. »
Pour Choguel Kokala Maïga, l’autorité morale du M5-RFP , Mahmoud Dicko, a été invité par le CNSP comme personne ressource au collège : « Il nous a dit qu’à son arrivée, il a constaté qu’au lieu d’un collège qui délibérait, c’est un communiqué que le président du CNSP est venu lire. Il n’ y a eu aucun débat. Il n’y a aucun document et aucun échange et il a dit, séance tenante, que ce qui vient d’être lu le surprend parce que le M5-RFP n’est pas là. Le représentant de la société civile a dit la même chose… Il leur a dit que la décision qu’ils ont prise relève de la seule responsabilité du CNSP face au peuple malien et face à l’histoire. »
M.K. Diakité
Source: Le Républicain