Les syndicats de l’Education signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2016 ont rencontré, le jeudi 2 avril dernier, l’Imam Mahmoud Dicko. Ce dernier, à l’issue de cette rencontre à huis clos, a exprimé sa disponibilité à accompagner les syndicalistes et le gouvernement pour trouver une solution aux grèves à répétition dans le milieu scolaire.
L’ex-président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), très sollicité ces derniers temps, avait reconnu, au cours de son meeting du 29 février dernier, la légalité et la légitimité de la grève des enseignants. Il avait, à cet effet, appelé les enseignants à reprendre les cours. » Le peuple se portera garant pour qu’ils soient mis dans leur droit « , avait-t-il laissé entendre.
» Nous avons estimé qu’il était bon après cet appel de le rencontrer pour échanger autour du point de blocage et les différentes actions menées par les syndicats », nous a confié Ousmane Almoud, Secrétaire général du syndicat national des Enseignants Fonctionnaires des Collectivités Territoriales.
Ce leader syndical juge cette rencontre fructueuse, qui a permis aux syndicalistes de comprendre la lecture de l’Imam et le sens de son appel. » Après avoir rassuré de sa disponibilité, il nous a demandé de lui donner un peu de temps pour réfléchir afin de voir ce qu’il peut faire ».
Évoquant le blocage des salaires, le syndicaliste souligne que les syndicats sont dans la logique d’informer les organisations des droits de l’homme par rapport aux différentes violations de loi de la République mais aussi des conventions auxquelles le Mali a souscrit.
En second lieu, ils n’excluent pas l’idée d’attaquer les correspondances du ministre de l’Économie et des Finances ordonnant à ses démembrements d’opérer des retenues sur les salaires. » Les enseignants ne sont pas contre les retenues sur les salaires. Nous sommes plutôt contre leur blocage », a affirmé Ousmane Almoud. Selon lui, ce sont les présidents des organes des Collectivités qui sont habilités à faire des ordres de recettes sur le salaire. » Le ministre de l’Economie n’a pas le pouvoir de faire cela. C’est un abus de pouvoir qu’il fait. Nous allons rédiger une requête et la déposer auprès de la Cour Suprême « , a-t-il annoncé.
Négociations au point mort
Pour Ousmane Almoud, le gouvernement n’est plus dans la dynamique du dialogue. Car dit-il, » suite à la fermeture des écoles pour faire face à la pandémie du Coronavirus, nous avons adressé une correspondance au ministre du Dialogue social et de la Fonction publique pour lui faire part de l’annulation de notre dernier préavis de grève. Jusque-là, nous n’avons pas reçu une réponse ».
A l’endroit de ses militants, il a noté qu’il n’est pas facile de vivre deux mois sans salaire. » Malgré les difficultés, nous devons garder de vue l’objectif qui est l’application de l’article 39, la restauration de la dignité des enseignants et cela ne peut pas être fait sans sacrifice. C’est le prix que nous payons à travers ce comportement du gouvernement qui cherche à nous museler pour qu’on renonce à cet objectif. Même après la lutte contre cette pandémie du Coronavirus, nous allons réclamer notre droit », at-il prévenu.
Abdoul DEMBELE
Source : l’Indépendant