Le Bureau national de l’Association malienne pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon (Ginna dogon), dit avoir pris « acte » de la déclaration du chef du gouvernement de lever les check-points de Dan Na Ambassagou. Cette décision, se demande Ginna dogon, concerne-t-elle le pays dogon ou tout le Mali. Si ce n’est pas le cas, l’association trouve que la décision est une « stigmatisation » des chasseurs.
Pour la plus grande association dogon, les manifestations des jeunes, des femmes, des enfants et le communiqué des députés de l’Assemblée Nationale attestent à suffisance que la déclaration de Boubou Cissé est une déclaration « malheureuse et de mépris » pour les populations meurtries et victimes des actes barbares perpétrés par des individus « sans foi et ni loi ».
En outre, elle juge « paradoxale » cette décision du PM qui vise à démolir les check-points des chasseurs alors que les populations sont abandonnées, voire laissées à leur sort. « L’expérience montre qu’à chaque fois que Dan na Ambassagou se retire d’une position, c’est le drame qui se produit », rappelle-t-on dans le communiqué.
L’Association pour la Protection et la Promotion de la Culture Dogon affirme être persuadée qu’il ne se passe un jour sans qu’on ne parle des mines anti personnelles, d’assassinats, de greniers éventrés et brûlés et des bétails emportés. Dans ce communiqué signé le 25 février 2020 par Mamadou Togo, l’Association se demande si Boubou Cissé est informé des choses cruelles et inhumaines qui se passent dans le pays dogon : « Ginna dogon ne peut pas comprendre que l’Etat qui est censé traiter tous les citoyens avec équité procède à une approche sélective de l’information, de l’aide matérielle et humanitaire aux victimes des terroristes, voire l’expression de compassion envers les victimes ».
Rappelant la situation qui prévaut dans le pays, l’association estime que Dan Na Ambassagou ne peut être « qu’un allié » de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme. Pour Ginna Dogon, à défaut de pouvoir aider ce mouvement, il serait plus « pragmatique et réaliste » de ne pas non plus le combattre, car il a été le seul groupe qui a ouvertement décidé d’aider les Forces armées maliennes pour combattre le terrorisme.
En dehors de ce communiqué, le Premier ministre a rencontré, hier jeudi 27 février 2020, les leaders des différentes associations dogons, dont Ginna Dogon. Il a réitéré sa volonté de lever tous les check-points. Interpellé par les participants à la réunion, le chef du gouvernement a pris l’engagement de mettre en œuvre les recommandations des associations du développement des cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro. Boubou Cissé a, par ailleurs, appelé les communautés dogon et peul à ne pas tomber dans le piège des ennemis de la paix.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali