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Général Yamoussa Camara : « le patron de la SE Moussa Diawara, devenu le maitre-étalon de l’extravagance à l’échelle nationale, est particulièrement limité en effet et n’excelle que dans les commérages »

Dans une déclaration f, le général Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense, crache ses vérités. Sous le titre « Le boutefeu de l’imposteur », le général accuse le patron de la SE Moussa Diawara et l’ancien PM, Soumeylou Boubèye Maiga, d’avoir, à partir du complot, contribué à pourrir ses relations avec le président Ibrahim Boubacar Kéita pour ensuite l’envoyer en prison. Une déclaration à lire absolument. 

« Le boutefeu de l’imposteur.Dans la vie, ceux qui vous font croire à des absurdités, vous feront commettre des atrocités. J’ai accepté d’être CEMP sur insistance du « Papa m’a dit ». Je ne savais pas que le poste était si convoité ! Très tôt, des prédateurs se sont ligués pour me discréditer et me sortir de ce qui est désormais leur chasse gardée. Ils réussirent relativement rapidement à polluer de façon irréversible, mes rapports avec le Prince. Moussa Diawara, devenu le maitre-étalon de l’extravagance à l’échelle nationale, a pensé que je lui ferai de l’ombre.

Il est particulièrement limité en effet et n’excelle que dans les commérages. Il fit un jour cette confidence : « nous passerons par d’autres chemins pour lui couper les racines ».

De confident à confident, tout se sait in fine. Ce ne fut donc pas bien difficile, je n’eus même pas le temps d’en pousser. Qui se ressemble s’assemble. Soumeylou Boubèye Maiga, devenu son meilleur ennemi, et qui se poussait du col pour paraitre expert dans les questions de sécurité, ne voulait surtout pas être contrarié devant le Prince qu’il voulait favorablement impressionner. Ce montreur fit un jour une déclaration inopportune et saugrenue.

Je l’ai recadré. C’était aussi cela mon rôle. Je me disais qu’à défaut de pouvoir tout faire par lui-même, le Prince devrait tout savoir. Je l’ai fait par devoir et par conviction. Je ne voulais en tirer aucune gloriole. Boubeye jura de me mettre en prison. Des officiers me l’ont rapporté. Je n’ai commis aucune infraction. Du moins, une infraction dont les éléments constitutifs ne sont pas déterminés par la loi n’en est pas une. Il leur fallait un prétexte.

La mission du BVG mandée par faire l’audit de ma gestion, n’ayant pas donné les résultats escomptés, l’affaire des bérets rouges était sous la main. On y a simplement ajouté mon nom. Quelle misère morale ! L’impétueux Karembé de S. Daniel fut chargé d’y mettre le vernis juridique. Plus tard, un certain Mamadou Berthé a préféré un poste à la CEDEAO, que d’assumer son devoir de dire la vérité en disant le droit.

Pour vaincre toute résistance du Prince, on lui susurra à l’oreille, que j’aurais offensé les Blancs. Le Prince s’est peut-être dit aussi que l’affaire pourrait lui valoir quelques applaudissements, même temporaires. Ce fut le boutefeu. Et le droit s’est enfui, charriant au passage le serment du Président, les lois, les institutions de la République et l’intime conviction des juges. J’en fus surpris et dégoûté. Se peut-il que celui qui fut naguère notre candidat chouchouté, ait pu cautionner une telle cabale ! Pourtant, j’étais prêt à tous les dévouements pour honorer le capital de confiance placé en moi. En outre, dans la refondation de notre outil de défense, j’aurais pu être plus utile qu’un allié de revers.

Mais la vie est ainsi faite. La fête terminée, adieu le Saint.
De boutefeu, de quoi s’agit-il ? Contrairement à ce que disent les thuriféraires du régime, la Transition même à terre, avait fini par arriver à Kidal. Mais la cohabitation était difficile entre le Régiment déployé et le chef Blanc. Le Commandant ne  cessait de s’en plaindre. Je reçus son coup de téléphone pour la énième fois le 14 juillet 2013. Je me trouvais à Paris. J’ai sollicité l’audience du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

C’était aux environs de 17 heures. J’étais accompagné de notre Attaché de défense à Paris. Le Drian n’était pas sur place. Je cherchais une cohabitation apaisée à Kidal. Je n’ai voulu offenser personne. Et voilà ce que j’ai dit, Verbatim : « Parmi nos sept milliards de voisins, vous avez été les plus prompts à avoir répondu à notre cri de détresse.

La Nation était au bord de la rupture. Le peuple Malien vous en sera éternellement reconnaissant. Mais ce qui se passe à Kidal heurte profondément le sentiment national. Nous allons vous aider à mieux nous aider car entre l’amour et la haine, il n’y a pas de frontière ». J’en avais fait un compte rendu informel au Premier ministre Django.

Le bout de phrase a été jugé conflictuel. Il fut grossi au microscope, peut-être sorti de son contexte et rapporté avec la suggestion d’infliger une sanction pour complaire à ceux qui n’ont peut-être pas demandé cela. Le Prince le découvrira en même temps que les internautes. Il n’a jamais cherché à savoir ce qui s’était réellement passé. J’étais son Conseiller. Je méritais toutes les injustices. Pourtant avant Kona, il y a eu Thiaroye-sur-Mer.

Hier tués par le colon, aujourd’hui méprisé par nous-mêmes ! La succession dans l’inhumain est-elle une fatalité ? Pauvre de nous ! La stratégie adoptée à Kidal a-t-elle eu l’assentiment des Maliens ? Des Français l’ont critiquée aussi, François Loncle notamment, en sa qualité de président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. L’ambassadeur des USA, au Conseil de sécurité des Nations unies l’a aussi critiquée.

Sauf qu’il s’agit d’un problème malien. Et moi, je suis Malien. Pourquoi autant de mensonges ? Ces derniers temps, le Fiston national s’agite pour ester en justice contre ceux qui l’incriminent dans un cas de disparition et d’assassinat. C’est son droit dans un Etat de droit, pour autant que le Mali en soit un.

Chacun est sa mesure à soi-même et peut ainsi juger ce que peut faire à autrui, d’être accusé d’un crime aussi abominable. A-t-il pensé un seul instant que c’est pourtant cette même justice qui a monté contre moi une cabale similaire avec la caution, faut-il le souligner, de son Papa-président ?

Moi aussi j’ai droit à la protection de la loi. Tout s’est passé comme dans une stratocratie.

A la question de Platon, qu’est-ce que la justice ? Aristote répond : la justice sert à aider les amis et à nuire aux ennemis ; aux uns paix et délices, aux autres mépris, ennuis et soucis. Tous les jours sont sans retour. Si je l’avais su ! A mon modeste échelon, j’ai fait ce que j’ai pu pour qu’aujourd’hui soit.

Que la voix du Seigneur est insondable ! Quatre années de séquestration, coupable de rien. Que la vanité de l’homme est sans limite ! Je n’aurai de cesse d’avoir rétabli mon honneur et ma réputation souillés par la vanité de prédateurs débridés. Je voudrais rappeler ceci en terminant : « sur la voûte céleste aurais-tu mis ta scelle pour oreiller, défunt, tu n’auras qu’une brique, l’espace d’un empan ». Dieu reconnaitra les siens. ».

Malicanal.com

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