Lors du conseil des ministres du mercredi 1ER novembre 2023, le général de brigade Keba Sangare est rappelé du poste de gouverneur de la région de Bougouni pour être nommé chef d’état major général adjoint des forces armées maliennes. En devenant la deuxième personnalité de la hiérarchie militaire après le général Oumar Diarra ce n’est point un fait du hasard.
Il faut dire que l’un des plus hauts gradés des FAMas est un homme de terrain très mal à l’aise dans les bureaux climatisés. Ce faisant on peut dire que sa nomination tombe à pic. Elle intervient alors que les troupes gouvernementales sont engagées dans une vaste offensive militaire pour mettre la main sur la ville de Kidal devenue le fief des groupes armés et autres bandes terroristes depuis le 21 mai 2014. Son expertise, son esprit d’union et son excellente qualité de stratège militaire permettront sans nul doute de contribuer au réarmement moral des gouvernementaux déterminés à débarrasser le Mali de tous les bandits armés qui écument le territoire national. Sur le terrain les hommes, sous son commandement, le décrivent comme un officier à poigne doublé d’un humanisme sans pareil avec un cœur d’Amadou. En dépit de toutes ces qualités, le fils du général Pangassy Sangare sera accusé à tort d’exactions par un faux rapport des Nations Unies digne d’un roman policier. Dans le dit rapport, il est même associé à un trafic de stupéfiants alors qu’il traquait les groupes terroristes. A l’annonce de la nouvelle il n’en n’a cure. Pour s’adjuger les bonnes grâces de la France, le président Ibrahim Boubacar le relèvera du commandement militaire. Il sera même soupçonné par le régime de l’époque de vouloir renverser les institutions de la République oubliant que l’officier général bwa est un homme loyal jusqu’au fond de l’âme. Ce caractère est plutôt lié à son sang bwa. En effet le bwa préfère se donner la mort plutôt que de trahir. Après la chute du président IBK, il est réhabilité et est nommé chef de l’exécutif régional de la nouvelle région de Bougouni. Rappelons qu’il a été un des piliers de la reconquête du nord du Mali menée à l’époque par les forces françaises de l’opération « Serval » venues prêter main forte aux forces armées maliennes en lutte contre les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) , les groupes terroristes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) et Ançardine du sinistre Iyad Aghaly. Peu après le béret rouge est nommé chef d’état major de l’armée de terre. Dans la famille Sangaré, le métier des armes est une affaire de famille, le grand père de Keba Sangare a dirigé le contingent dépêché par le président Modibo Keita dans l’ex Congo belge pour sauver ce pays après la mort de Patrice Lumumba. La mission a été très appréciée par la communauté internationale. Son père feu général Pangassy Sangaré qui a été aussi chef d’état major de l’armée de terre jouissait d’une grande aura au sein de la troupe.
Badou Sidi Koba
Source : Le Triomphe