C’est du moins ce que l’on peut retenir de la conférence de presse animée le jeudi 21 avril par le chef d’État-major de la garde nationale du Mali, col-major Zoumana Diawara. Une conférence qui s’inscrit dans le cadre de la politique de communication sur les structures des Forces armées et de Sécurité du Mali. C’est une initiative du ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile afin d’informer les populations sur l’organisation, le fonctionnement et les missions des forces armées et de sécurité du Mali.
Cette conférence de presse ou journée “porte ouverte” de la garde nationale intervient après celle de la police, de la gendarmerie et de la Protection civile. Les journalistes de la presse nationale et internationale qui avaient massivement fait le déplacement ont été édifiés sur le statut, l’historique, les missions, les caractéristiques, l’organisation, le fonctionnement mais aussi et surtout les difficultés et les perspectives de la garde nationale du Mali.
Il ressort de la conférence de presse que la garde nationale du Mali (GNM) est la première en contact avec l’armée de terre; elle est la plus décentralisée du fait qu’elle occupe toute l’étendue du territoire national. C’est une formation militaire placée sous l’autorité du ministre de la Défense et des Anciens combattants et mise à la disposition du ministre de la Sécurité et de la Protection civile. A cheval entre le ministère de la Défense et celui de la Sécurité, la GNM participe à toutes les activités militaires et de sécurité.
Il a été rappelé que la GNM existe depuis la période précoloniale. Elle a subi plusieurs mutations et dénominations. En 1890, elle s’appelait détachement de gendarmes métropolitains ou corps indigènes de gendarmes à pied; en 1894 (gardes); en 1910 ( gardes-cercles, gardes-goumiers); en 1960 (Garde autonome du Mali); en 1971(garde républicaine et goum du Mali et en 1994 (garde nationale du Mali).
S’agissant de l’organisation et du fonctionnement de la GNM, les journalistes ont retenu qu’elle est la seule formation militaire au Mali qui occupe l’étendue du territoire, cela grâce à l’existence de ses nombreuses unités à travers le pays.
“Il n’y a pas une seule ville ou commune du Mali où il n’y a pas de gardes, sauf Kidal pour des raisons que tout le monde connait”, à expliqué le col-major, Zoumana Diawara.
Le Groupement de maintien d’ordre (GMO), le Groupement territorial de Bamako (GTB), les Unités méharistes (UM) sont les principales unités de la GNM. La cadette des unités est la Force spéciale anti-terroriste (Forsat-GNM). Cette unité est dédiée uniquement à la lutte anti-terroriste. La Forsat a été mise en place par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile et est en pleine montée en puissance. Composée de deux équipes de 30 éléments sélectionnés sur la base de leurs compétences, la Forsat est appelée à évoluer sur l’ensemble du territoire national.
À noter qu’une unité Forsat existe au sein de la police, la gendarmerie et des autres corps. Elles ont été mises en place grâce à l’appui des Etats-Unis d’Amérique où des éléments sélectionnés sur la base de leur compétence ont suivi une formation spéciale anti-terroriste.
Le col-major Zoumana Diawara a indiqué que la GNM, à l’instar des autres corps de l’armée, est confrontée à des difficultés qui ont pour noms : insuffisance d’effectifs, de ressources financières, de logistique et de formation du personnel et cadres.
Face à cette situation, le chef d’état-major de la garde nationale semble être optimiste en indiquant que la situation de la garde nationale évolue positivement car, toutes difficultés évoquées sont prises en compte dans la Loi d’orientation et de programmation militaire et la Loi d’orientation et de programmation de la sécurité, adoptées par l’Assemblée nationale.
Le recrutement en cours de 1000 jeunes au compte de la garde nationale permettra de minimiser le problème d’effectif, car faut-il le signaler, la garde nationale a perdu beaucoup d’hommes au cours de la libération des régions du Nord. Et le chef d’état-major d’expliquer que cette lourde perte enregistrée au niveau de la GNM s’explique par le respect du serment de la garde nationale. Ce serment indique que “le garde meurt, mais il ne se rend jamais”. Autrement dit, le garde n’est pas l’homme qui déserte le champ de bataille, quelles que soient les difficultés. Et ce serment, a-t-il ajouté, a été respecté par ses hommes.
M’Pè Berthé