Déployer 300 Agents des forces de sécurité dans la ville de Gao ( 150 policiers et 150 gardes nationaux), ouverture prochaine d’un second Commissariat de police pour lutter contre l’insécurité et le banditisme, restriction de la mobilité des pick-up et des motocycles, sont entre autres des mesures fortes annoncées par le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga au cours de sa visite dans la capitale des Askia, courant week-end dernier.
«Personne ne peut braquer des gens, assassiner, poser des bombes dans la ville de Gao et qu’on ne trouve personne qui est au courant ; ce n’est pas possible», a estimé le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga en visite à Gao, sa ville natale.
En effet, au cours de sa rencontre avec les forces vives de la Région en présence des autorités administratives et politiques, il n’a pas tourné au tour du pot.
Pour lui, il y a une complicité des populations de Gao avec certains auteurs de violence dans la Région. Sinon, selon ses propres termes, ce n’est pas possible que des individus assassinent et qu’on les découvre pas.
Arrivé à Gao accompagné des Ministres en charge de l’Administration Territoriale et de la Sécurité et de la Protection Civile, respectivement Mohamed Ag Erlaf et le Général de Division Salif Traoré, ce déplacement du Chef du Gouvernement intervient quelques jours après l’assassinat d’un opérateur économique avec son Garde du corps dans la localité.
Face à cette situation de recrudescence du phénomène d’insécurité dans la Région de Gao, le PM Soumeylou Boubèye Maïga a annoncé des mesures de sécurité très fortes pour que ce genre de situation ne puisse plus se produire sans que les coupables ne soient identifiés.
Sur le refus des Habitants de Gao d’organiser des concertations régionales sur le découpage administratif, le Chef du Gouvernement a affirmé que ce qui s’est ainsi passé à Gao est inacceptable. Il a coupé court aux rumeurs et aux intoxications en rappelant aux populations que la réorganisation administrative ne vise ni la création de nouvelles Régions, ni la suprématie d’une communauté sur une autre mais plutôt le rapprochement de l’Etat des citoyens et la poursuite de la mise en œuvre de la loi du 2 mars 2012.
Les circonscriptions administratives n’étant pas synonymes de circonscriptions électorales, SBM a mis en garde contre les manipulateurs et tous ceux qui instrumentalisent la question des reformes institutionnelles pour créer des dissensions et des divisions au sein des populations. Il a invité ces dernières à ce que chacun choisisse son camp et à se poser la question « à qui profite la pagaille? ». «Pas aux populations ni à l’État dont la vocation est de protéger les citoyens en créant les conditions de leur épanouissement », a-t-il répondu à sa propre interrogation.
De l’avis de certains Habitants de la ville, le langage de vérité du Premier Ministre contre la complicité interne avec des personnes qui sèment la pagaille est une réalité. Toute chose qui complique le retour de la paix dans les Régions du Nord et à l’échelle nationale.
Habi SANKORE
Source: Le SOFT