Treize millions pour faire taire les manifestants qui ne demandent que leur droit : quelle honte ! Tout est devenu trahison, achat de conscience et duperie dans la lutte pour le développement de la région de Gao depuis l’avènement du président IBK au pouvoir en 2013.
Depuis deux ans, les populations de Gao ont commencé à faire comme ceux de Kidal dans leurs revendications sociales. Si ce nouveau tempérament perdure, bonjour les dégâts. Les hautes autorités le savent mais se disent « ce ne sera pas sous mon règne que la situation va dégénérer mais après ».
Dans ce pays, on ne peut rien prévoir à part la météo. Gao, une région trahie et vendue par ses fils les plus honorés tant dans la région qu’au niveau national. Aucune région du Mali n’a eu en moins de cinq de façon successive deux Premiers ministres. Pourtant, Gao en a eu. Mais leur passage à la Primature n’a eu aucun impact positif ni sur la région ni dans la résolution de la crise du Nord. Comme des marionnettes téléguidées, leur rôle consistait à les faire partir chez leurs frères pour les menacer et les autres les applaudissent.
Le plus regrettable est de voir toute une région mobilisée pour une cause commune et les faire taire pour 13 millions de F CFA. Une honte et une bassesse qui doivent donner plus à réfléchir. Cette somme n’est que l’équivalent du bon en carburant mensuel de certains chefs rebelles des groupes armés.
Après des jours de lutte, de dangers bravés, les jeunes se voient bernés et leurrés par leurs propres aînés en complicités avec des ministres dont le seul souci est leur compte en banque. Le juge du Pôle économique est de mauvaise humeur. Donc ces ministres doivent être prudents. Sinon…
Lors de la dernière manifestation à Gao, la construction de la route Sévaré-Gao, les envoyés de l’Etat malien avaient promis aux manifestants un délai de six mois pour commencer les travaux et un jour pour commencer celle de la ville qui conduit à l’aéroport. En deçà du compromis, il y a une manœuvre de diversion qui conduit à la division. En dessous des tables, des liasses de billets de banque ont été glissés aux ainés pour abandonner les jeunes, chose faite, ces derniers sont désemparés et se voient impuissamment trahis. La honte est que désormais, ce sont ceux qui sont censés défendre et conduire les jeunes qui sont devenus des chiens dressés contre les jeunes en toute discrétion.
B. M.
Source: Le Point du Mali