«Elle fut victime de tortures tant physiques que psychologiques. Elle assista, impuissante, à des sessions de tortures et actes de barbaries à l’encontre de son fils Noureddin. Elle fut elle-même victime de coups, de strangulations et de jets violents d’eau froide» et fut «forcée de signer des actes de cession de ses biens et actifs», affirment encore les conseils. «Le sort réservé à Monsieur Noureddin Bongo est tout particulièrement préoccupant. C’est sur lui que se concentre la soif de vengeance des nouvelles autorités de Libreville», poursuivent-ils, en énumérant une série «d’humiliations» et maltraitances.
Biens confisqués
La détention de Sylvia et de Noureddin Bongo «ne respecte pas les normes internationales relatives au droit à un procès équitable» – droit à un tribunal impartial, moyens de préparer leur défense -, argumentent Maîtres Zimeray et Finelle qui dénoncent aussi une «discrimination» à l’égard de l’ensemble de leurs clients fondée «sur leur origine sociale, sur leur situation économique et sur des considérations politiques». «La quasi-totalité de leurs biens au Gabon et leurs comptes en banque dans ce pays ont été confisqués», selon Maître Zimeray.
Questionnées en février par l’AFP au sujet de «traitements dégradants» et d’actes de torture qu’auraient subi Sylvia et Nourredin Bongo, des sources diplomatiques françaises avaient indiqué n’«avoir pas connaissance des faits allégués», en indiquant que des visites consulaires leur avaient été rendues. Avant le coup d’État d’août, la famille Bongo – le père, Omar, pilier de «la Françafrique» de 1967 à 2009, puis le fils, Ali – a dirigé pendant 55 ans le Gabon, un petit État d’Afrique centrale riche en pétrole, sous le joug d’une élite accusée par ses opposants de «corruption massive» et de «mauvaise gouvernance».
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