Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé mardi à Niamey que la force anti-djihadiste des pays du G5 Sahel « sera une bonne réponse aux questions sécuritaires » dans la région. Il annonce l’adoption de son plan stratégique le mois prochain par le Conseil de sécurité des Nations unies. Cette déclaration intervient au moment où l’opérationnalisation de la force conjointe doit faire face au défi du financement.
En visite dans la capitale nigérienne, le chef de la diplomatie française a assuré que la force du G5 Sahel aura « le soutien de la France ». Le ministre français des affaires étrangères s’est félicité « des avancées » faites dans la mise en œuvre de la Force G5 Sahel. Il a assuré que le plan stratégique de la force sera « validé » par le Conseil de sécurité de l’ONU le 30 novembre prochain. Selon Jean Yves Le Drian, la force G5 est « une nouvelle réponse » dans le cadre de « la prise en compte par les Africains de leur propre sécurité ».
Cependant le chef de la diplomatie française estime que le succès de cette force « suppose une grande détermination et un bon suivi ». Initiative des chefs d’état du G5 Sahel, soutenue par le président français, la Force conjointe du G5 Sahel vise à combattre les groupes terroristes dans la région. A terme, elle doit comprendre 5.000 hommes et aura la possibilité de s’affranchir des frontières lors d’opérations anti-djihadistes.
Face au défi du financement
Le financement de la force conjointe est loin d’être bouclé. Sur les 227 milliards de francs CFA nécessaires pour son opérationnalisation, seulement 71 milliards ont été mobilisés. Une conférence internationale des donateurs est prévue le 16 décembre prochain à Bruxelles. Lors de l’assemblée générale de l‘ONU, les dirigeants de la région ont appelé la communauté internationale à soutenir financièrement la Force G5 Sahel.
Cette visite du ministre français des Affaires étrangères intervient dans un contexte d’insécurité grandissante dans le Sahel. Tonga Tonga, dans la région de Tillabery au Niger, a été la cible d’une attaque hier par des assaillants qui proviendraient du Mali. L’embuscade a fait cinq soldats nigériens tués et plusieurs disparus, selon le maire de la localité. D’autres sources citées par l’AFP, évoquent trois soldats américains tués. Cette information a été confirmée en partie par le Commandement américain pour l’Afrique(Africom).
La visite du ministre français des Affaires étrangères intervient après la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, qui appelle également à soutenir la force du G5 Sahel. Mais pour certains observateurs, les déclarations ne suffisent plus, il faut passer au concret en débloquant les financements prévus pour l’opérationnalisation de la Force conjointe.
Ibrahim Ikassa Maiga, professeur à l’Université du Mali :
Source: studiotamani