La ville frontalière avec le Mali, Tinzawatine a connu des manifestations réprimées aujourd’hui. Les photos montrent plusieurs blessés par projectiles rapides (balles en caoutchouc ou réelle, impossible de l’affirmer à 100%) faisant de nombreux blessés. La grogne couvait dans la région depuis la fin mai.
A Timiaouine, c’est l’eau et sa rareté qui pose problème, ce qui a provoqué un rassemblement hier au niveau du siège de la daïra. L’eau se vend 1500 Da les 1000 litres dans une région très pauvre.
A Tinzawatine, les représentants de la société civile ont adressé un courrier de réclamation au Wali de Tamanrasset le 11 juin dernier avec une liste de revendications surtout liées à l’encerclement de la ville par une barrière en fil barbelé, qui a isolé les habitations de l’oued, principale source d’eau et de détente pour les familles.
Les associations réclament la construction d’un mur avec des portes pour faciliter le déplacement de la population. Elles réclament aussi l’ouverture de passages pour les agriculteurs et les éleveurs dans les zones non urbanisées. Ils réclament enfin l’ouverture de canaux de communications entre les notables locaux, la société civile avec les autorités et les forces de sécurité pour préserver la paix sociale de la région.
Peu d’infos parviennent de là-bas en espérant un retour au calme et qu’il n’y ait pas eu mort d’homme.
En mars, la ville a observé une grève de protestation contre la mort d’un jeune tué par les forces de l’ordre alors qu’il était à bord de son véhicule. Sept députés des wilayas de Tamanrasset, Illizi et Adrar avaient envoyé un courrier de protestation au Premier Ministre et avaient réclamé là aussi, une meilleure régulation des zones fermées par barbelés, un passage pour les agriculteurs et les éleveurs, de l’eau, une meilleure façon de faire de la part des autorités sécuritaires et enfin du dévelopement local.
Il est vrai que les mesures sécuritaires entrent dans le cadre de la protection des frontières, des biens et populations de la menace terroriste venant du Sahel, mais les élus des wilayas frontalières réclament un travail de sécurisation des frontières en harmonie et en concordance avec les attentes des populations algériennes qui vivent aux frontières.
Akram Kharief
Djeliba 24