Impatients pour la mise en œuvre des promesses d’IBK pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, des magistrats, dans une lettre adressée au ministre de la Justice, menacent d’observer une nouvelle grève, sans donner plus de détails. Pour eux, ladite lettre est un rappel à leur ministère de tutelle du non-respect des engagements pris par l’État malien.
Les bureaux exécutifs du syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (SYLMA) ont écrit au ministre Malick COULIBALY pour lui rappeler du non-respect des promesses faites par le président IBK à leur corporation.
« Nous avons l’honneur de venir par la présente vous rappeler que le 20 février 2019, nous avions adressé à votre prédécesseur, une lettre de rappel du retard accusé dans la matérialisation de la forte promesse faite par le président de la république, de satisfaire nos revendications en améliorant les conditions de vie et de travail des magistrats en tenant compte des spécificités de leur corporation », indique la lettre des deux syndicats des magistrats.
Pour rappel, en nombre 2018, les bureaux exécutifs du syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (SYLMA) ont suspendu leur mot d’ordre de grève illimitée suite à des promesses du président Ibrahim Boubacar KEITA après 100 jours de cessation de travail. Cette grève, à l’époque, a paralysé une grande partie de l’administration malienne.
Ainsi, le gouvernement s’était engagé à sécuriser immédiatement des juridictions et des personnels judiciaires conformément au tableau synoptique présenté par les syndicats et accepté par la partie gouvernementale, informent les syndicats dans leur correspondance. En outre, ajoutent-ils, l’Etat a également pris l’engagement d’améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats en tenant compte des spécificités de leur corporation, notamment dans le cadre de la Conférence sociale qui était prévue au mois de janvier 2019.
Près de huit mois, ces promesses et la signature de l’accord de conciliation partielle obtenu dans la douleur, aucune doléance des magistrats n’est à ce jour exécutée, regrettent les hommes de la robe, tout en rappelant que contrairement aux engagements du gouvernement, leur sécurité n’est pas garantie.
« Les mesures sécuritaires promises n’ont pas été mises en œuvre à hauteur de souhaits », soulignent les deux syndicats dans leur lettre commune. De même, la conférence sociale annoncée a été reportée sine die sans la moindre explication et aucun cadre n’est prévu à leur connaissance pour la satisfaction de leurs revendications, ont-ils indiqué.
« Pendant ce temps, nous avons pu observer, quelque peu abasourdis, que d’autres corporations, qui ont demandé des améliorations salariales au même moment et bien après nous, ont obtenu la satisfaction de leurs revendications, les hissant à notre niveau ou au-delà, sans la moindre amélioration nous concernant », ont-ils fait constater avec regret avant de faire des mises en garde.
« C’est pourquoi forts de tous ces constats, nous adressons ce cri de cœur aux plus hautes autorités du Mali, à travers notre département de tutelle, tout en espérant qu’elles prendront dans les meilleurs délais, les dispositions idoines pour satisfaire nos revendications légitimes, conformément aux engagements pris et aux fortes promesses faites publiquement et à plusieurs occasions, pour nous éviter d’avoir à revivre la situation regrettable que nous avons malheureusement vécue en 2018.
Par Sikou BAH
Source: info-matin.