Ce rassemblement entre la majorité présidentielle et une partie de l’opposition veut présenter un candidat unique en décembre. Une autre partie de l’opposition dénonce une nouvelle manœuvre.
Le Front commun pour le Congo (FCC). C’est le nom de la nouvelle grande coalition en République démocratique du Congo, lancée quelques mois avant la présidentielle, qui doit normalement se tenir en décembre. Elle réunit la majorité présidentielle, une partie de la sociéte civile et l’opposition au sein du gouvernement. Le but est de présenter un candidat unique pour la prochaine élection présidentielle. L’initiateur de ce rassemblement n’est autre que Joseph Kabila.
“La passion du Congo”
Les membres souhaitent donc soutenir une candidature unique et remporter l’élection présidentielle de décembre prochain. “C’est une stratégie électorale qui procède de la philosophie politique du président de la République, à savoir être avec plus de Congolais possible pour cogérer le pays”, explique André-Alain Atundu, membre de cette coalition. Il dit “s’associer à ses compatriotes qui partagent la passion du Congo, pour qu’après les élections, nous soyons majoritaires et capables de gérer le pays. Ce n’est qu’une stratégie électorale tout comme à l’intérieur de la majorité il y a des regroupements.”
Asservissement de l’opposition ?
Dans le camp en face, où le président congolais est toujours accusé de machination pour briguer un troisième mandat contre la constitution, la création de cette coalition est vue plutôt comme une stratégie visant à susciter la méfiance du peuple congolais envers l’opposition. “Je dirais que monsieur Kabila vient de faire un signe à la communauté internationale et à la communauté congolaise pour leur montrer qu’il a asservi l’opposition locale, c’est-à-dire que l’opposition locale au Congo est sous ses bottes”, estime le professeur Willy Delors Ongenda, secrétaire général de la Coalition des Congolais pour la transition sans Kabila (CCT).
Selon-lui, “c’est pour montrer qu’il n’aime pas le Congo, il n’aime pas la démocratie, il n’aime pas la paix. Où est-ce que vous avez vu dans le monde les députés de l’opposition s’allier au chef de l’Etat pour qu’il soit l’autorité morale d’une coalition tombée du ciel pour, bien entendu, se maintenir au pouvoir ?”, demande-t-il, avant de réaffirmer son opposition.
L’élection présidentielle est prévue pour le 23 décembre prochain et l’opposition congolaise maintient sa position de la voir se dérouler sans Joseph Kabila, dont le deuxième et dernier mandat a pris fin en décembre 2016.
Deutsche Welle