Le fichier électoral 2018 du Mali a été audité en avril 2018 par un Comité d’experts nationaux et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Les conclusions de cet audit présentées au Premier Ministre, le 27 avril 2018, à Bamako indiquaient que le fichier électoral du Mali était « suffisamment fiable pour permettre la tenue des élections générales de 2018 ». Le Président du Comité d’audit et le Directeur de la Direction Généraleaux Élections (DGE) avaient alors précisé que le fichier avait été nettoyé de tout doublon et que le nombre définitif d’électeurs avait été arrêté à 8 000 462 inscrits.
Toutefois, il nous a été donné de constater de nombreuses incohérences entre ce fichier audité et la version électronique mise en ligne à partir 4 juillet 2018 par la Délégation Générale aux Élections (DGE).
Plusieurs sortes d’anomalies interrogent et peuvent être apportées à la connaissance de
l’électorat malien :
– Le fichier mis en ligne contient en fait 8 105 654 électeurs.
– Le retour des doublons : le fichier électoral contient de nombreux électeurs dont le numéro NINA apparaît à plusieurs reprises dans la liste électorale. Sur l’ensemble du fichier électoral, cette anomalie laisse supposer un potentiel de 275 761 voix fictives.
– Des électeurs supplémentaires : le nombre d’électeurs indiqués dans les statistiques du fichier électoral ne correspond pas au nombre d’électeurs réellement inscrits. Sur l’ensemble du fichier électoral, cette anomalie laisse supposer un potentiel de 488 813 voix fictives.
– Centres et bureaux de vote additionnels : dans certaines communes, le nombre de centres et de bureaux de vote ventilés par village, fraction ou quartier (VFQ) ne correspond pas avec le chiffre consolidé. Sur l’ensemble du fichier électoral, cette anomalie laisse supposer un potentiel de 477 000 voix fictives.
– Fichier électoral pour les circonscriptions à l’étranger non documenté : alors que le fichier électoral fournit toutes les informations sur la liste des enrôlés au Mali (nom, prénom, sexe, photo, localité, date et lieu de naissance, centre et bureau de vote…), il ne contient aucune de ces informations pour les électeurs de la diaspora. Cela concerne 452 900 électeurs.
À cela s’ajoutent d’autres anomalies comme entre autres des électeurs sans photo, des incohérences entre les statistiques du fichier audité et celles du fichier en ligne, la présence de circonscriptions sans centres ni bureaux de vote mais avec des électeurs.
À l’étude de ces différents éléments documentés, analysés et vérifiables, il en ressort un potentiel de fraude que l’on peut estimer à un million deux cent quarante et un mille cinq cent soixante-quatorze voix, sans compter le vote des Maliens de l’étranger.
Malinet