Le président François Hollande a présenté ce mardi 22 janvier ses vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi. L’occasion de donner le coup d’envoi du pacte de responsabilité. Depuis la présentation la semaine dernière de ce pacte devant la presse, les réactions ont été multiples. Si le patronat est séduit, les syndicats, eux, sont sceptiques…
La partie n’est pas encore jouée. Le gouvernement doit dorénavant convaincre patronat et syndicats du bien fondé de ce pacte qui contient plusieurs dimensions : simplification de la vie des entreprises pour que l’acte d’investir soit facilité, mais aussi « tout ce qui est visibilité » avec à la fois la baisse des charges et l’amélioration de la fiscalité des entreprises.
Mais les partenaires sociaux ne partagent pas les mêmes positions, ce qui laisse présager de négociations compliquées. Le Medef, la principale organisation patronale, juge que le président de la République va dans le bons sens, mais elle demande plus de baisse de charges pour les entreprises : 100 milliards d’euros en échange d’un million de création d’emplois. Si la CGPME, qui représente les petites et moyennes entreprises, salue les mesures annoncées, elle demande en revanche une clarification sur l’impôt sur les sociétés. L’organisation patronale demande en effet une baisse de cet impôt et non une modernisation, comme l’a laissé entendre François Hollande.
Scepticisme des syndicats
Si le patronat est donc plutôt favorable, les choses s’annoncent plus compliquées du côté des syndicats.
La réaction la plus hostile vient de la CGT. Pour son secrétaire général, Thierry Lepaon, le pacte de responsabilité renforce les patrons et les actionnaires aux dépens de l’Etat. L’accueil n’est pas plus favorable à Force ouvrière. Son numéro un, Jean-Claude Mailly, ne croit pas que les contreparties en termes d’embauche seront respectées par les entreprises. Il juge la logique du pacte inefficace et a déjà prévenu qu’il ne signerait pas un pacte de responsabilité qui servirait à instrumentaliser les syndicats.
Plus conciliante, la CFDT s’est dite prête à jouer le jeu et s’assoir à la table des négociations. Elle prévient en revanche qu’il n’aura pas de chèque en blanc aux entreprises et exige des engagements chiffrés en termes d’embauches.
On voit bien donc que les contreparties seront le point le plus délicat des discussions entre partenaires sociaux.
Observatoires des contreparties
Pourtant, François Hollande a été clair dans son discours : la baisse de 30 milliards d’euros de charges accordée aux entreprises d’ici 2017 devra avoir en contrepartie des objectifs chiffrés en termes d’embauches au niveau national et au niveau des branches. Un observatoire des contreparties sera installé pour veiller à la tenue de ces engagements.
Cette exigence est rejetée par les organisations patronales. Créer des emplois oui, mais pas d’engagement juridiques sur des objectifs chiffrés ont-elles fait savoir. Elles dénoncent tout recours à des sanctions.
rfi