Lors de son meeting dimanche à Lyon, le candidat LFI a accusé «celui qui est au pouvoir, comme celui qui l’avait précédé» d’avoir «déclenché la guerre au Mali». Des propos qui ont indigné à gauche.
Anne Hidalgo a dénoncé lundi 7 mars une «réécriture de l’histoire», après la déclaration du candidat LFI lors de son meeting dimanche à Lyon, affirmant que l’ex-président François Hollande avait «déclenché la guerre au Mali».
Jean-Luc Mélenchon avait alors affirmé: «Si vous ne décidez pas, rappelez-vous que vous ne déciderez plus. Car celui qui est au pouvoir, comme celui qui l’avait précédé, a déclenché la guerre au Mali, et vous n’en avez plus entendu parler, après qu’on ait voté une fois, pendant neuf ans».
Dans un tweet reprenant ses propos, il a ensuite précisé: «Hollande a déclenché la guerre au Mali, et Macron l’a continuée».
«Honteux et dangereux»
Plusieurs socialistes se sont indignés de ces affirmations, à l’instar de la candidate Anne Hidalgo: «Définitivement non! Maintenant Jean-Luc Mélenchon réécrit l’Histoire. Plus que jamais la France a besoin de la gauche républicaine et européenne», a-t-elle tweeté lundi matin.
Pour le patron du PS, Olivier Faure, «confondre agresseurs et agressés, entretenir le confusionnisme et le relativisme, c’est ce que fait Jean-Luc Mélenchon, d’Alep à Kiev, de Kiev à Bamako».
Jugeant sur Twitter les propos du candidat insoumis «honteux et dangereux», il assène: «la paix ce n’est pas la reddition face à tous ceux qui foulent aux pieds les droits humains fondamentaux».
«Quand, à force de retourner sa veste sur les enjeux internationaux, la boussole de Jean-Luc Mélenchon tourne à vide», a aussi réagi le sénateur PS Patrick Kanner. «François Hollande n’a pas “déclenché” la guerre au Mali. Il est intervenu à la demande de l’État malien pour endiguer le terrorisme. Stop à la falsification de l’histoire», a-t-il poursuivi.
Pour Stéphane Le Foll, maire du Mans, l’affirmation de Jean-Luc Mélenchon est une «fake news». «La France avec François Hollande est intervenue au Mali à la demande de l’État malien pour faire face au terrorisme. Jean-Luc Mélenchon n’est décidément pas un vote utile, chère Ségolène Royal», a-t-il ironisé à l’adresse de l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui a déclaré récemment que Jean-Luc Mélenchon représentait le vote utile à gauche.
«Cet homme est prêt à tout dans cette campagne. Même à réécrire l’histoire», a dénoncé le sénateur Rachid Temal.
Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, a réagi auprès de l’AFP: «L’interprétation des socialistes est malhonnête» car «ce que Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, c’est le fait qu’il n’y ait eu qu’un seul vote en neuf ans sur la guerre au Mali», «une vraie question démocratique».
Source : AFP