Les guerres sont toujours plus faciles à commencer qu’à terminer. La France, engagée sur trois théâtres d’opérations, ne risque-t-elle pas la surchauffe de son outil militaire ? Et pour quels résultats ?
L’adage est bien connu des élèves de latin comme des amateurs de gros calibres : si vis pacem, para bellum, « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Mais au moment où se mène la bataille de Mossoul, qui vise à démanteler la capitale du « califat » de l’organisation Etat islamique (EI) et à mettre fin à un peu plus de deux années de régime de la terreur, il faut inverser la célèbre formule et penser déjà à l’après. En Irak, l’après-victoire militaire, on l’a vu en 2003, tourne en effet facilement au fiasco politique. Si l’administration d’un territoire ici-bas et maintenant a constitué la spécificité de l’EI, il n’a nullement besoin de son proto-Etat pour prospérer dans les esprits, au Proche-Orient comme ailleurs.
Préparer la paix, c’était, entre autres, le but de la réunion, mardi 25 octobre, à Paris, de 13 ministres de la défense des pays occidentaux membres de la coalition internationale contre l’EI en Irak et en Syrie. Une belle démonstration d’unité mais aussi d’impuissance, car, aujourd’hui, ce sont les milices (chiites, kurdes, sunnites, etc.) et les Etats locaux qui dictent le tempo de la guerre au Moyen-Orient. Les Occidentaux, qu’ils appartiennent au camp américain ou russe, ne sont que les instruments de leurs volontés contradictoires et de leurs desseins antagonistes.
Le bilan du président sera jugé à l’aune d’une seule question : a-t-il mieux protégé la France ? Ces guerres étaient-elles toutes nécessaires ?
Nul ne sait donc à quoi ressemblera l’après-guerre à Mossoul, à défaut de paix, qui a été une denrée rare en Irak depuis plus de…. …….lire la suite sur lemonde.fr