L’on ne parvient pas à comprendre pourquoi la Présidence de la République s’est fendue d’un communiqué aux allures de déclaration de guerre, pour ameuter tout le monde suite à la publication d’un article du journal « Le Monde » qui n’a fait que rendre compte de l’état d’avancement d’une enquête concernant Michel Tomi, appelé « parrain des parrains ». Ce dossier qui date de plusieurs années, n’a pas aussi épargné d’autres chefs d’Etat comme Ali Bongo, Dénis Sassou N’Guesso, etc.
Ils ont répondu par un silence assourdissant, faisant semblant de n’accorder aucune importance à ses allégations gravissimes qui pourraient alimenter l’argumentaire de leurs opposants, eux qui sont pourtant source de fortes contestations dans leur pays. Mais non ! C’est IBK, élu avec un score soviétique de plus de 77% des voix des Maliens -donc jouissant d’une présomption d’assise populaire- qui laisse son entourage composé d’amateurs de la gestion des affaires de l’Etat, se comporter en répondeurs automatiques et en va-t-en-guerre pour l’amener dans une posture qui n’est pas des plus recommandables.
En effet, par ce communiqué, les services de la Présidence de la République du Mali ont attiré l’attention de tout le peuple sur cet article qui pouvait passer comme d’autres l’ont été, sans provoquer des vagues. Mais on a voulu jouer à la ruse pour manipuler l’opinion nationale afin de la détourner des véritables sujets sensibles du moment, provoquant du coup un certain
sursaut nationaliste autour de la personne du président de la République. Mais cette manoeuvre, à la fois grotesque et maladroite, a produit les effets contraires parce que poussant les maliens à s’informer d’avantage sur cette affaire. Les cybercafés ont été pris d’assaut par des gens qui voulaient, chacun, tirer la copie de l’article incriminé, afin de découvrir son contenu et d’apprécier. Pour sûr, il n’est pas évident que leur appréciation aille dans le sens recherché par les activistes de Koulouba.
Par ailleurs, pour en venir aux faits, précisons que le journal « Le Monde » n’a fait qu’évoquer un dossier en phase d’instruction et confié à deux magistrats enquêteurs, les plus intègres de la France. Faire semblant de s’en prendre au journal lui-même, pour travailler dans le sens d’une plainte, relève de la diversion et la Présidence de la république du Mali garante de la gestion d’un pays sorti de la crise que nous connaissons tous, doit orienter son énergie vers la réponse à la demande grandissante des populations et la libération de Kidal où aujourd’hui, nos forces de l’ordre sont cantonnées. Il ne peut y avoir une plus grande honte.
Sphinx