Le Conseil National de la Jeunesse du Mali, en vue d’endiguer la crise cyclique qui secoue les pays du sahel depuis des années, a invité, lors du symposium de trois jours, les jeunes du sahel de poser les jalons d’une paix durable. La cérémonie d’ouverture du forum au CICB, le 16 Septembre 2014, était présidée par le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Keita avec à ses côtés le chef de la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, de l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali Richard Zink, le Ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne Me Mamadou Gaoussou Diarra, le président du Conseil National de la Jeunesse du Mali Mohamed Salia Touré et une ribambelle des jeunes des pays du sahel. Les panelistes sont venus de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe.
« Notre pays, ce havre de paix, a subitement a été la cible des bandits armés et narcotrafiquants de tout acabit voulant imposer au paisible peuple un islam archaïque » a introduit le président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Tous les pays du sahel ont un destin commun et doivent conjuguer les efforts afin de contrer cette crise avec son corollaire de victimes civils et militaires. Il a salué l’initiative du Conseil National des Jeunes pour avoir invité toute la jeunesse d’Afrique et du monde au Mali afin de discuter sur la crise qui secoue les pays du sahel. Il a fait la genèse de la crise qui secoue le septentrion malien tout en soulignant que son gouvernement mettra tout en œuvre afin de trouver une solution idoine. Le président du Conseil National des Jeunes du Mali Mohamed Salia Touré a entamé ses propos par un poème en Bambara, un poème coloré des messages de paix, de réconciliation et de pardon qui a émerveillé toute l’assistance. « Le temps des discours généreusement moralisatrices et mensongèrement flatteurs est révolu, le temps des actes puissamment mobilisateurs et véritablement fédérateurs est maintenant advenu », entonna-t-il. Avant d’ajouter que l’Afrique ne peut pas être une victime permanente de l’histoire, surtout quand elle est malicieusement écrite et subtilement orchestrée par d’autres. Selon lui, le Mali, cette terre légendaire d’accueil, ne peut être une victime récurrente d’accidents graves institutionnels, de fractures citoyennes aux plaies sociales béantes, de souffre-douleurs pervers de minorités criminelles ou vengeresses. Il a prévenu que la jeunesse africaine a désormais conscience de la force qu’elle représente et qu’elle sait, malgré sa supposée inexpérience et sa prétendue insouciance politique, qu’elle est une force novatrice en faveur de l’essor du continent. Il a affirmé que la jeunesse africaine, tout comme la jeunesse malienne, est dotée d’une intelligence acquise et d’une capacité d’analyse transmise par les ainés ou forgée sur le terrain. « La jeunesse n’est donc pas une charge, c’est une chance. La jeunesse n’est point une source à problème mais un océan de ressources » étala le président du CNJ-Mali. Il a instruit que la jeunesse souhaite ardemment que cette crise qui « terrorise » encore son avenir, paralyse son peuple, asphyxie son économie et corrompt son quotidien soit débloquée rapidement. Mohamed Salia Touré a fait savoir que ce forum qui durera trois longues jours permettra à la jeunesse via des ateliers et des échanges d’ouvrir des pistes, d’exprimer des idées, d’enrichir des propositions, d’exposer des enjeux. Bref, de servir le pays, de partager et de forger son destin.
Moussa Samba Diallo