Rien ni personne ne peut justifier l’immixtion avec fracas de l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, Mossa Ag Attaher, aux affaires du Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Déconseillé par une note technique de la Direction nationale de la Jeunesse (DNJ) sur la tenue de cette conférence nationale extraordinaire, alerté par une correspondance du bureau exécutif du CNJ sur les TDR de cette assise et humilié par la démission du Directeur national de la Jeunesse, malgré tout comme un ‘’missionnaire destructeur’’, le ministre Ag Attaher s’entête à tenir cette conférence nationale extraordinaire du CNJ à Bougouni. D’ailleurs une lettre confidentielle à cet effet, adressée au Gouverneur de Bougouni s’est malencontreusement retrouvée sur les réseaux sociaux. Un affront pour le Gouvernement de la Transition.
L’ancien porte-parole de la CMA (qui prônait sur toutes les chaines étrangères la partition du Mali), bombardé ministre de la Jeunesse et des Sports à la faveur de la mise en place du Gouvernement d’union nationale de la transition, n’a pas mis du temps pour crever l’écran, notamment sur les réseaux-sociaux, parmi les 25 ministres du Gouvernement. Son attachement aux secteurs de son département, sanctionné par des visites de terrain, sa propension vers le renforcement de coopération avec des partenaires extérieurs, traduite par de nombreuses audiences accordées à des diplomates et personnalités accréditées au Mali et surtout sa disponibilité auprès des différentes sélections nationales sportives ont convaincu tout le monde sur les atouts de ce jeune ministre à relever le défi.
Quelques mois seulement après avoir fait jaillir cette bonne image, curieusement le ministre Mossa Ag Attaher s’est métamorphosé en un véritable « éléphant dans un magasin de porcelaines ». Comme piqué dans son subconscient par une haine viscérale, il s’est évertué à tout ramener à sa propre personne pour un département en charge de mettre en œuvre la politique de la jeunesse et des sports du Gouvernement durant les 18 mois de la transition.
Dans tout cela, ce qui a surpris plus d’un c’est bien son immixtion par la force dans les affaires du CNJ. Après avoir manipulé certains démembrements régionaux de cette organisation de jeunesse contre leur président en exercice, Ahmadou Diallo lors de ses missions nocturnes à l’intérieur du pays, il a réussi à faire remonter certains membres du bureau contre ce dernier suite à sa nomination comme membre du CNT (Conseil National de la Transition). Comme si cela ne suffisait pas, il est descendu de son piédestal de ministre de la République pour prodiguer des menaces contre le bureau du CNJ actuel (menace de fermeture des locaux, de l’audit des fonds alloués par certains partenaires dont Plan-Mali…)
Sans tomber dans ces jeux de ping-pong enfantins, dignes des pratiques des bureaux AEEM des facultés, le bureau du CNJ a pris de la hauteur. Ainsi à travers un point de presse, ces jeunes ont pris toutes leurs responsabilités et leur indépendance vis-à-vis de tous leurs partenaires dont le département de la Jeunesse et des Sports. Ce faisant, dans un communiqué rendu-public, le CNJ selon son propre mot a décidé de « freiner les actions de sabotages des autorités politiques ». A cet effet, la première action entreprise pour asseoir cette indépendance des jeunes du Mali a constitué à : « l’acquisition d’un nouveau siège au frais de l’organisation elle-même ». Dans la même foulée, la faîtière des jeunes a décidé désormais de se prendre à charge et de : « traiter avec l’ensemble de ses partenaires d’égale à égale ».
Ces démarches audacieuses du bureau du CNJ a été en réalité des couleuvres difficiles à avaler par le ministre Mossa Ag Attaher. C’est pourquoi, piqué dans son orgueil, il est revenu à son ancien plan de manipulation et de tentative de division de la jeunesse malienne en accélérant le processus d’organisation de la conférence nationale extraordinaire. Une conférence dont, comme on pouvait le lire sur la lettre confidentielle fuitée sur les réseaux sociaux, visait comme objectif de mettre en place : « un comité exécutif national consensuel et unitaire ». Cela en violation flagrante de tous les textes du CNJ.
Nulle part dans les textes du CNJ, un département ou un ministre, aussi puissant, soit-il ne peut s’immiscer dans les affaires du CNJ, au point de vouloir imposer un comité exécutif, dit « consensuel » ou « unitaire ». Un véritable acte d’abus de pouvoir du département de la Jeunesse et des Sports. C’est pourquoi dès l’apparition de cette lettre confidentielle, malencontreusement glissée sur les réseaux sociaux, tous les fervents défenseurs de la cause de la légalité et de l’unité de la jeunesse malienne n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement devant ce forcing d’une autre ère du ministre Ag Attaher. Ce ministre de la République, pourtant crédité d’un bon départ, s’est fait tout simplement ridiculisé et tout le Gouvernement de la transition avec.
Espérons qu’il revienne à de meilleurs sentiments pour consolider les acquis de ses prédécesseurs et même de la Charte de transition, car ce bureau du CNJ est un acteur majeur de la mise en œuvre des institutions de la transition dont le Gouvernement dont lui-même tire tous les privilèges aujourd’hui.
A suivre
KaramokoDaoulén Diarra