La paix est le maitre mot de ce monde du XXIe siècle. Chacun en parle avec une volonté affichée d’y accéder. Mais nous finissons par comprendre que ces pacificateurs restent dans la théorie puisque la paix n’est jamais un acquis, dans aucun pays au monde. La paix au Mali a été toujours mal négociée. Il faudrait une véritable union de la théorie et de la pratique, une véritable collaboration entre les différentes organisations internationales, entre les États pour instaurer ce rêve qu’est la paix. Le Mali ne pourra connaitre la paix sans cette franche collaboration. Des tendances différentes se dégagent pour parvenir à cet idéal.
La paix est possible. Elle a toujours été négociée, mais en vain. Il faut alors tenter l’option violente. Pour l’instauration d’une paix durable, il convient de répondre à la violence par la violence. Les guerres dans le monde ne se termineront que par la voie des armes.
Cela revient à l’option marxiste selon laquelle les guerres dans le monde sont des guerres bourgeoises, c’est-à-dire des guerres imposées pour la satisfaction de certains intérêts particuliers. Ces guerres ne finiront que par la guerre. À la guerre, il faut opposer la guerre pour vivre dans une société de paix.
Cette option rencontre des échecs si nous savons qu’au Mali, elle a été plusieurs fois utilisée, mais sans effets. Les militaires maliens sont rentrés à plusieurs reprises en guerre contre les terroristes au nord du Mali, ces ripostes ont contribué à aggraver davantage la situation au lieu de l’atténuer.
Cet échec a fait penser qu’il faut privilégier la voie du dialogue au lieu de celle de la violence.
Nombreux sont les pacifistes dans l’histoire intellectualiste. Les partisans de cette option trouvent non fondé le recours à la guerre comme réponse à la guerre. Comme disait Socrate, « Mieux vaut subir l’injustice que de la commettre. » Cela voudrait dire que rien ne justifie le recours à la violence.
En Angleterre, Karl Popper pense que « le dialogue est le meilleur antidote contre la guerre. » La force des arguments peut parvenir à faire des miracles dans un état de guerre. D’où la création de beaucoup d’organisations chargées de négocier la paix.
Au Mali, nous avons la Minusma, la force Barkhane, le G5 Sahel. À l’issue d’un long processus de dialogue, un accord a été conclu, dénommé l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Malgré l’existence de ces organisations et de cet accord au Mali, la paix reste toujours à construire. Les arguments auraient également leur limite. Il faut savoir faire coopérer ces deux voies d’accès à la paix car toutes les voies mèneraient à la paix.
L’inefficacité de ces deux voies n’est pas à l’ordre du jour, mais les manières pour y parvenir. La plupart de ces théoriciens restent dogmatiques sur leur position, alors qu’il faut une ouverture plus large afin d’effectuer un mariage entre ces deux voies. Elles doivent marcher main dans la main pour que nous puissions voir enfin la paix régner au Mali, mais aussi dans beaucoup d’autres pays du monde.
Dans toutes les situations de guerre, il est inutile de faire recours à la guerre, de peur de se voir dans une situation d’enlisement comme nous le voyons en Syrie, présentement. Vouloir être pacifiste dans toutes les circonstances, c’est sacrifier l’existence de nos États car comment dialoguer avec des hommes prêts à tuer à tout prix et qui nient même l’existence de nos Etats et s’attaquent à leurs fondements ?
À partir de ces quelques constats, nous comprenons que la persistance de la guerre au Mali relève d’un manque de volonté des autorités chargées d’asseoir la paix dans ce pays. Ce qui signifie que la guerre au Mali est une guerre d’intérêt afin de satisfaire des intérêts égoïstes de certaines puissances capitalises de part et d’autre dans le monde. La paix parait impossible dans un rapport de force. Or, le nord et certaines parties du centre du Mali restent un champ de bataille où s’affrontent, au-delà du crépitement des armes, des politiques nationaux et internationaux. En lieu et place de rapports de forces, mieux vaut unir lesdites forces et les volontés pour s’engager ensemble dans un processus dynamique et sincère en mesure d’asseoir la paix perpétuelle au Mali. La voix du dialogue est primordiale, mais quand celle-ci échoue, il faut ipso facto recourir à la guerre. C’est comme cela que le monde uni contre le terrorisme finira par le vaincre.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays