L’intervention de la Fifa dans la crise du football malien est un discrédit pour nos autorités. L’annulation des élections, un camouflet, du reste mérité.
Les autorités maliennes ont été incapables d’organiser une élection crédible et neutre simplement au niveau d’une fédération de football. Le Camp Baby et le ministre des Sports ont semblé crier dans le désert.
Il y a plusieurs choses à déplorer avec cette crise. Les autorités ont été incapables de rester neutres dans ce dossier. Nous avons vu ceux qui ont tout intérêt à l’accalmie, souffler sur les braises, jouer soit sur les dissensions, soit opter pour un camp. Une simple élection de fédération a déchaîné tant de passion et révélé notre incapacité à prendre de la hauteur, à accepter le libre jeu démocratique s’exercer. Pour certains, on ne peut pas être au pouvoir et ne pas pouvoir imposer un candidat. Au mépris des textes, s’il le fallait.
La seconde leçon est que, finalement, ce sont les camps Baby et Poulo qui avaient raison. Pour le premier, l’annulation vient prouver, comme il le clamait urbi et orbi que le jeu n’était pas sincère et que des responsables chargés d’organiser les élections étaient partisans, contre toute élégance.
Ensuite, Poulo qui ne voulait que la transparence et le libre jeu des forces, a été réduit au silence. Il est au moins celui qui sort grandi, celui qui a le plus vu l’intérêt du football et des enfants.
Finalement, le retour à un comité de normalisation est une honte pour le Mali. Nous ne sommes pas capables d’organiser des élections crédibles. Il faut une instance qui nous met sous tutelle et qui nous encadre.
En définitif, que reproche-t-on à Baby pour que tout le monde se ligue contre lui, jusqu’à violer les textes et tenter des passages en force ? Pourquoi le gouvernement n’a pas suivi le ministre des Sports qui est visiblement resté neutre et lucide ?
Tout inculte que nous sommes en matière de football, on constate au moins les passions et les inimitiés qui caractérisent notre sport roi, inversement proportionnel aux résultats dans les stades, mais, qui, à court terme, ne manquera pas de les impacter.
Alexis kalambry
Source: lesechos