Depuis la suspension des activités sportives, début mars, pour cause de coronavirus, les joueuses de la sélection nationale sont en chômage technique. Pour garder la forme et, surtout préparer les éliminatoires de la CAN-féminine, la capitaine Fatoumata Doumbia et ses coéquipières se sont inventées des systèmes d’entraînement
La pandémie de coronavirus a contraint la Confédération africaine de football (CAF) à reporter la première journée des éliminatoires de la CAN féminine 2020.
Dans un communiqué, la CAF a annoncé le report des matches qui étaient programmés pour le mois d’avril. Bien qu’exemptée du premier tour, la sélection nationale féminine avait commencé les entraînements dès son retour du tournoi UFOA Dames, Zone A, avant d’être mise en chômage technique, suite à la crise sanitaire. Pour mémoire, la capitaine Fatoumata Doumbia «Raul» et ses coéquipières devront en découdre au second et dernier tour des éliminations avec le vainqueur du match Sénégal-Libéria. Sauf surprise, ce sera la sélection sénégalaise qui reste sur une belle victoire contre les protégées du sélectionneur national Mohamed Saloum «Houssei» (3-0 en finale de la première édition du Tournoi UFOA des Dames, Zone A). Un gros choc en perspective, dont l’issue sera fatale à l’une des deux sélections.
Mais de cette confrontation qui se dessine, on aura l’occasion d’en parler dans les semaines ou les mois à venir, puisque toutes les compétitions sont arrêtées sur le continent depuis l’apparition, début mars, de la pandémie de coronavirus. Parlant justement du Covid-19, nous avons recueilli les réactions de quelques joueuses de la sélection nationale féminine et du président de la commission ad hoc de football féminin de la Fédération malienne de football (Femafoot), Me Famakan Dembélé.
Pour la capitaine des Aigles Dames, Fatoumata Doumbia «Raul», le report des éliminatoires est arrivé au mauvais moment et l’annonce de la suspension des activités sportives a été accueillie avec une grande déception par toutes les joueuses. «Nous avons repris les entraînements, dès le retour de l’équipe de la Sierra Leone. Nous étions motivées et prête à en découdre avec le Sénégal qui nous a battu en finale du tournoi UFOA. Malheureusement, le coronavirus est venu tout bouleverser. On ne s’attendait pas du tout à ça», a confié Raoul, ajoutant qu’elle a hâte de retrouver la pelouse et, surtout, disputer les éliminatoires de la CAN-féminine.
Que fait la capitaine des Aigles Dames pendant cette période de chômage technique ? «Je me contente de faire des exercices à la maison, a répondu Fatoumata Doumbia. Et de poursuivre : «En tant que capitaine, j’ai demandé à mes coéquipières de la sélection nationale de continuer à s’exercer à la maison pour ne pas prendre de poids. Aussi, j’ai expliqué aux joueuses que chacune pouvait télécharger des applications sportives sur le net».
Comme «Raul», l’attaquante des Aigles Dames, Fatoumata Diarra «Fatim» n’a plus foulé une pelouse depuis la suspension des activités sportives et est contrainte de s’entraîner à la maison. «à cause de cette épidémie de coronavirus on ne peut plus s’entrainer comme d’habitude, ni même aller aux gym. Dans ces conditions, c’est très difficile de garder la forme, mais nous n’avons pas le choix, se lamente la joueuse de l’AS Mandé. Il faut espérer que la crise sanitaire soit bientôt derrière nous et que les compétitions reprennent rapidement, notamment les éliminatoires de la CAN-féminine. Mais en attendant, j’exhorte les Maliennes et les Maliens à se protéger et protéger les autres contre le Covid-19, en respectant les mesures-barrières», ajoutera notre interlocutrice.
Le président de la commission ad’ hoc du football féminin abonde dans le même sens que «Raul» et Fatim. «La CAF a suspendu toutes les activités à cause de la maladie de coronavirus. La pandémie est arrivée à un mauvais moment pour les joueurs et les joueuses, mais aussi pour les dirigeants parce que notre place se trouve dans les stades, souligne Me Famakan Dembélé. Nous allons respecter à la lettre les consignes sanitaires des autorités et ce, jusqu’à la fin de la pandémie. C’est une période difficile pour tout le monde, les joueuses doivent être mentalement fortes et éviter à tout prix de prendre du poids», insistera le président de la commission ad hoc du football féminin. Si le championnat national démarre à temps, cela permettra aux joueuses d’avoir quelques matches dans les jambes et d’être prêtes, avant d’affronter le Sénégal ou le Liberia au compte du deuxième et dernier tour des éliminatoires de la CAN-féminine. La phase finale du tournoi est prévue cette année, soit au Nigeria, soit en Guinée équatoriale, les deux pays qui ont officiellement fait acte de candidature.
Djènèba BAGAYOKO
Source : L’ESSOR