A l’initiative du Ministère de l’économie et des Finances, sous l’égide du Secrétariat à l’Harmonisation de l’Aide (SHA), les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et les représentants des différents ministères se sont réunis deux jours durant, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako. A l’ordre du jour, définir le Fonds National de Stabilisation Economique et Social (FNSES), préciser son cadre d’application et le distinguer par rapport aux appuis sectoriels dont bénéficie le Mali, en temps normal. C’était les jeudi 5 et le vendredi 6 décembre dernier.
La rencontre a été animée par Mamadou Amadou Dembélé, Secrétaire général du SHA et par M. Anton Op De Beke, Représentant résidant du FMI au Mali.
Notre pays perçoit, de longues dates, différents appuis financiers de la part de plusieurs Etats, Organisations Non Gouvernementales et divers structures des Nations-Unies dont l’ensemble constitue les Partenaires Techniques Financiers (PTF).
Le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a précipité la chute des trois grandes villes du Nord aux mains des jihadistes et autres rebelles avaient mis un coup de frein au partenariat financier entre nos autorités et les bailleurs. La crise multidimensionnelle avait eu comme conséquence la fragilisation du contexte économique et budgétaire rendant encore plus difficile les conditions de vie des populations. Les difficultés de la conjoncture économique et la suspension de l’aide publique au développement ont entrainé une réduction du budget de l’Etat de près d’un tiers. A cela s’ajoute une crise humanitaire avec le déplacement de 500 000 personnes dont 198 558 à l’intérieur du Mali. Cette situation ne pouvait perdurer.
Il fallait donc, à tout prix, trouver une solution palliative pour atténuer les souffrances des citoyens maliens. C’est dans ce cadre, qu’a été crée le Fonds National de Stabilisation Economique et Sociale (FNSES). Il s’agit d’un mécanisme de transition pour une durée d’application initiale de deux ans (2013 2014). Néanmoins, cette durée peut s’augmenter à la demande de l’Etat malien en accord avec les bailleurs. Ce fonds permettra de participer au financement de la période transitoire par un appui à des activités prioritaires de stabilisation en attendant le retour des différents appuis budgétaires. Il concentrera son action sur les effets socio-économiques immédiats de la crise. La création du FNSES a été possible grâce à un protocole d’accord entre le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et le Ministère malien des Finances.
Lors de la réunion, M. Anton a tenu à souligner les particularités de cet appui que constitue le FNSES par rapport à un appui classique. Certes, il consiste en une injection de capitaux dans un secteur donné. Mais, elle se fait en fonction des résultats enregistrés sur le terrain des opérations. Plus donc les réalisations sont concrètes et régulières plus l’injection continue. Autre précision de taille, ledit fonds ne saurait se substituer à l’Appui Budgétaire Sectorielle (ABS). Il est plutôt un complément et a une durée de vie limitée contrairement à l’ABS.
Par ailleurs, M. Dembélé a énuméré les objectifs spécifiques du Fonds qui sont au nombre de quatre : atténuer les effets immédiats de la crise socioéconomique, assurer le financement de certaines interventions dans les secteurs permettant la relance des activités économiques et de ceux des secteurs sociaux de base et réduire les coûts des transactions et les risques inhérents à l’environnement de gestion des ressources.
Ahmed M. Thiam
Source: Le 26 Mars