Ces questions taraudent plus d’un esprit à un moment où beaucoup se demandent quel sens donner encore au 26 mars. À commencer par les jeunes générations, qui auraient dû communier avec les anciennes même 33 ans après les événements douloureux de la révolution, mais qui semblent manquer de repères. Il est vrai que le Mouvement démocratique a lui-même enregistré beaucoup de pertes. ATT, Mamadou El Béchir Gologo, Me Demba Diallo, Bakary Karambé, Mamadou Lamine Traoré, Abdramane Baba Touré, Halidou Touré et tant d’autres ont joué leur partition avant leur disparition. Mais sans avoir connu ou pressenti la déliquescence de l’unité d’action qui leur a permis, pendant les années de braise, de prendre position contre la tyrannie d’un régime militaro-civil et de lutter pour l’avènement d’un État de droit.
Cette unité, qui était leur combat de tous les jours et qui devait servir de modèle aux générations futures, s’était affirmée à travers la voie associative. Beaucoup d’associations à travers toutes les couches sont créés et ont lutté à visage découvert. Elles s’étaient fixé un objectif commun : la victoire finale contre la tyrannie. Mais une fois que ce but a été atteint, les contradictions internes ont eu raison du Mouvement démocratique. Il s’est avéré, au fil du temps, que les uns et les autres n’avaient ni les mêmes objectifs ni les mêmes intérêts. Mais même au-delà de cette période, les dissensions n’ont pas manqué au sein des différents partis issus de certaines associations du Mouvement démocratique. Dommage !
C H Sylla