Les plus hautes autorités se servent de leur rang et prérogatives pour fouler au pied les lois régaliennes du Mali pour s’adonner à des malversations financières. C’est tout un système de gouvernance, vieux de plus de trente (30) ans, qui tombera avec tous ses cadres qui ont géré notre pays ces trente (30) dernières années.
Les malversations financières et la corruption ont un coût économique. Elles privent l’État de ressources importantes qui auraient pu servir à financer des investissements, ou à faire face à ses charges de fonctionnement. Elles constituent des facteurs aggravants du phénomène de la pauvreté.
Enseignement secondaire et normal: plus de 150 postes vacants dans l’administration scolaire
Incroyable, mais vrai. Ce qui se passe au sein de l’enseignement secondaire et normal dépasse tout entendement. On a l’impression que les enseignements secondaire et normal font face à une crise de ressources humaines pour remplacer les proviseurs, censeurs surveillants généraux des lycées publics, des directeurs généraux, des directeurs des études, des surveillants des écoles techniques et professionnelles, des Instituts de formation des maîtres (IFM) partis, pour les uns, à la retraite ou ayant bénéficié d’une promotion et de décès pour les autres.
Alors qu’il n’y en est rien. Ces trois ordres d’enseignement (enseignement secondaire général, enseignement technique et professionnel et l’enseignement normal) regorgent de compétences pour occuper les postes vacants. On nous signale qu’il y a plus de cent cinquante (150) postes vacants au sein de ces ordres d’enseignement.
On peut dire qu’il relève plutôt de l’incompétence du Dr Amadou Sy Savané, ministre de l’Éducation nationale que d’une crise de cadres. Plus d’une année à la tête de ce département stratégique, il n’a apporté aucune touche prouvant qu’il est à la hauteur de sa mission.
La pauvreté en hausse au Mali
En 1991, les Maliens se sont battus en 1991 pour l’avènement de la démocratie; n’aspiraient pas seulement à la liberté, ils rêvaient aussi d’une amélioration de leurs conditions de vie. La question qui se pose est donc de savoir si la pauvreté a reculé à la faveur de l’instauration de la démocratie. Non pas du tout. Elle est en hausse pour trois (03) raisons: faiblesse de l’État, absence de sentiment national, précarité des régimes politiques, constituent les trois explications.
Concernant la faiblesse de l’État, la réalité du pouvoir est entre les mains des princes. Les finances publiques et celles des princes se confondent largement. La rumeur publique assure que la fortune personnelle de certaines personnalités est égale à celle de l’État. Absence de sentiment national, sur ce tableau, la référence identitaire n’est pas la Nation, mais le clan, la tribu, la phratrie au sens large. On ne se sent guère de devoir envers un État qui demeure une entité parfaitement abstraite.
La concussion, les détournements directs ou indirects de fonds publics ne sont pas ressentis comme une transgression dans la mesure où ils alimentent une sorte de système de redistribution sociale. C’est le cas de l’achat de l’avion présidentiel où tout un clan s’est bougrement enrichi. La précarité des régimes politiques accélère les phénomènes de corruption. Elle gangrène notre administration, on parle de refondation. Pour cela, il faut «reformer l’homme malien».
Source : Inter de Bamako