Le samedi, un groupe de jeunes visiblement très excités sont sortis (spontanément ?) pour, disaient-ils, protester contre la hausse des tarifs du transport urbain et interurbain. Les manifestants ont érigé des barricades (pneus enflammés) sur l’avenue Cheick Zayed, au niveau du quartier Hamdallaye, en commune IV. Il a fallu l’intervention énergique des forces de l’ordre pour mettre fin à cette manifestation qui prenait des proportions inquiétantes avec éventuellement le risque de s’étendre à d’autres quartiers de Bamako. Cependant, la manif d’Hamdallaye constitue un coup de semonce à l’adresse des autorités de la transition qui semblent prendre un malin plaisir à jouer avec les nerfs des populations.
Or, les nerfs des Maliens sont suffisamment éprouvés par douze mois de crise et ses conséquences pour les citoyens. Malgré tout, les Maliens, durant cette période ont su faire preuve de beaucoup de sacrifices et de retenu pour « encaisser le coup ».
De leur coté, les autorités de la transition excellent dans la prise de décisions impopulaires. En effet, les populations (déjà éprouvées) ont assisté à des augmentations incessantes des prix de produits de consommation. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités ont enfoncé le clou avec l’augmentation des tarifs du transport. Cette mesure (la goutte d’eau de trop ?) est intervenue quelques semaines seulement après une hausse des tarifs de l’électricité et de l’eau. Et au même moment, le pouvoir ne semble guère se soucier du sort des populations qui souffrent le martyr. Des mesures d’accompagnement pour faire passer ces différentes hausses (pilules ?) au sein des populations ? Des efforts d’explication pour sensibiliser ? Il n’y a ni l’un, ni l’autre. Or, le contexte actuel, caractérisé par une paupérisation générale, peut être une source de tension, voire d’explosion populaire. Ce qu’aucun Malien ne doit souhaiter au moment où la communauté internationale est au chevet du Mali. Car le pays a suffisamment souffert de nos errements. Au gouvernement de la transition de le comprendre, s’il veut, en toute quiétude, mener sa mission.
C.H. Sylla