À l’allure où se succèdent les événements malheureux dans notre pays, il faut craindre que mon cousin n’en devienne fou. Il a peut-être une qualité, si l’on peut l’appeler comme ça, c’est que rien de tout ce qui se passe ne semble troubler son sommeil. Il considère qu’il a déjà atteint son objectif : être élu président de la République du Mali.

N’en soyez pas offusqués. Mon cousin a rêvé toute sa vie de cette «consécration» ; il l’a obtenue. Il peut alors savourer sa victoire, advienne que pourra ! Alors, laissez mon cousin rêvasser tranquillement dans sa demeure à Sébénicoro. Ses nuits ont été tellement troublées et agitées par ce rêve qu’on pourrait lui pardonner de pouvoir afin passer des nuits apaisées. Même s’il y a encore des scandales qui ternissent son image et sa réputation d’homme à poigne et d’homme intègre.

Pour ma part, je ne lui ai jamais conféré des qualités de super-homme. Je n’ai jamais adhéré aux qualités surfaites et surdimensionnées que ses partisans lui donnent. Je suis de ceux qui le tiennent pour responsable de la situation peu reluisante de l’école malienne. Je suis de ceux qui le tiennent responsable de l’instauration de la gabegie dans la gouvernance  sous l’ère démocratique. Souvenez-vous de l’achat des Renault Safrane pour les ministres de son gouvernement. Il a encore remis ça, quand il était président de l’Assemblée nationale avec l’achat de plusieurs  dizaines de véhicules 4×4 pour les députés.

Autant dire qu’il est trop porté sur le luxe et le confort, même si nos maigres ressources financières doivent en souffrir. Il justifiera toujours cette tendance par le prétexte trop facile qu’il en a droit. Privilège ou prestige, il trouvera les mots qu’il faut pour les courtisans de la Cour, lesquels les vendront à qui veut les acheter. Mon cousin peut avoir raison autant que moi j’ai raison, quand ce qui m’agrée, c’est de voir un président de la République du Mali rouler à bord d’une Renault 12. Simple question de modestie ou d’humilité.

À sa décharge, mon cousin voit toujours grand quand il s’agit de son image, pas forcément de sa réputation, l’essentiel étant son propre confort. Quel égoïsme !

Issiaka SISSOKO     

Source: Le Reporter