L’hôtel Salam abrite les 20 et 21 août les travaux de l’atelier de la Conférence des postes des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CPEAO) sur le financement des projets postaux. La cérémonie d’ouverture de la rencontre à laquelle ont pris part des délégués venus des 15 pays membres de la CPEAO, des Etats, des régulateurs, des opérateurs publics ou privés, a été présidée par le ministre de la Communication, chargé des relations avec les institutions, Yaya Sangaré. Ce, en présence du Secrétaire exécutif de la CPEAO, Akha Brou Blaise, du président de l’AMRTP, Cheick Sidi Mohamed Nimaga et du PDG de la poste du Mali, Ibrahima Haïdara.
Selon le président de l’AMRTP, depuis quelques années, les postes sont entrées dans une nouvelle ère, à cause à la fois des mutations profondes qu’elles ont subies mais aussi et surtout de l’évolution sans commune mesure de leur environnement.
A l’en croire, dès lors que nos pays ont élaboré un plan de développement du secteur postal, le défi le plus important qui reste à relever est à la fois le financement de ce plan mais surtout la nécessaire solidité et durabilité des moyens techniques, organisationnels et humains à mobiliser pour sa réalisation.
De l’avis de Cheick Sidi Mohamed Nimaga, les régulateurs sont et resteront des acteurs engagés pour jouer un rôle actif dans la réflexion et dans la facilitation des échanges afin que des moyens conséquents soient mobilisés au profit du développement du secteur postal. C’est pour cette raison que l’AMRTP n’a pas hésité, après l’approbation des autorités du Mali, à appuyer l’initiative de la CPEAO d’organiser la présente rencontre aux fins d’examiner la problématique du financement des projets postaux.
Il est unanimement constaté que le secteur postal connait de véritables difficultés découlant de la restructuration des entreprises imposée par la mondialisation de l’économie. Et cette exigence a sérieusement ébranlé le secteur postal mondial en général et celui de nos pays en développement, en particulier, se caractérisant par une baisse de trafic du courrier tant au niveau national qu’international, des ressources financières générées en baisse dues au déséquilibre du courrier surtout dans les relations internationales, le faible engagement de nos Etats en terme d’accompagnement financier, le poids très important de l’informel et l’héritage d’une administration trop fonctionnarisée, entre autres.
Aux dires de M. Nimaga, pour pallier ces difficultés, il est requis que des mesures et des dispositions à la fois courageuses et fortes soient prises. Les réformes du secteur postal en cours dans notre pays, au triple plan législatif, réglementaire et organisationnel, pour lesquelles les parties ont privilégié une approche inclusive et participative, conduiront sans nul doute à promouvoir l’activité de communication qu’incarnent les postes à travers les nouveaux produits et services et à repositionner le secteur postal comme un maillon clé du développement social et économique du pays.
Selon le PDG de la poste du Mali, l’ambition des plus hautes autorités de nos pays membres de la CPEAO pour faire de la Poste un levier important de croissance et de transformation sociale se dessine plus nettement. L’atelier sur le financement des projets postaux, qui se situe dans la droite ligne de cette ambition, vise à promouvoir le secteur postal au seul profit de la population ouest africaine. « Nous allons et nous devons travailler très dur pour faire des recommandations de l’atelier de Bamako un instrument de référence afin de permettre aux postes ouest africaines de briller au firmament du secteur postal africain » a-t-il ajouté.
Pour sa part, le ministre de la Communication a remercié la Commission de la CEDEAO, la conférence des postes des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour avoir élaboré le Plan Directeur des Services Postaux (PDSP) qui permettra au secteur postal, longtemps resté le parent pauvre dans beaucoup de nos pays, avec la séparation des Postes des Télécommunications, de pouvoir enfin jouer pleinement et plus efficacement son mandat de fourniture de services postaux de base, plus efficaces et plus efficients aux citoyens.
Cet atelier, à l’en croire, devrait permettre en définitive de dégager les meilleurs pistes et raccourcis possibles de financement et de sortir des recommandations pertinentes en vue de parfaire le mécanisme de recherche de financement des postes de l’Afrique de l’Ouest.
Ramata S. Kéita
Source: l’Indépendant