L’information est tombée le dimanche soir après le huis-clos des chefs d’état de la CEDEAO, les sanctions imposées au Mali le 9 janvier 2022. Viennent d’être levées non sans conditions. Ces sanctions, faut-il le rappeler, ont lourdement impacté la vie socio-économique du Mali. Les réserves concerneraient essentiellement la candidature des autorités de la transition aux élections prochaines. Le gouvernement a-t-il respecter son engagement ? Les réserves ne sont-elles pas une amère couleuvre difficile à avaler ?
Le sommet ordinaire de la CEDEAO, tenu le dimanche 3 juin 2022 à Accra au Ghana a finalement levé les lourdes sanctions contre le Mali tout en émettant quelques réserves. Parmi les réserves figure en bonne place la non candidature des autorités de la transition et surtout le respect du chronogramme librement élaboré et soumis à l’appréciation de la CEDEAO. Pour rappel le Mali est sous embargo depuis le 9 janvier 2022, après le refus du Mali de proposer un chronogramme détaillé consensuel et réalisable. Six mois après l’embargo le Mali était toujours à la recherche d’un nouveau souffle. Le gouvernement avait parlé d’un plan de riposte qui est resté lettre morte, finalement le Mali a accepté les conditions proposées par la CEDEAO, en vue de la levée des sanctions inhumaines illégitimes.
C’est désormais chose faite, il reste aux autorités maliennes de se mettre au travail pour mettre en œuvre les recommandations. Il y va de la crédibilité du Mali en général et des autorités de la transition en particulier. Avec la levée des sanctions les populations maliennes voire sous régionale peuvent faire un ouf de soulagement, car elles ont payé un lourd tribut. Le Mali et ses pays frontaliers comme le Sénégal et la Côte d’ivoire ont été les plus impactés par les sanctions. Elles ont été imposées au Mali, mais elles ont secoué véritablement l’économie de ces deux pays. En définitive, avec la levée des sanctions le Mali vient de renouer le fil du dialogue avec la communauté internationale. Les autorités maliennes semblent comprendre qu’aucun pays ne peut vivre en autarcie et qu’on a toujours besoin des autres comme les autres ont besoin du Mali.
Youssouf Sissoko
Source: L’Alternance