Du clair-obscur à la Cité administrative où les occupants s’emparent, à volonté, des ressources de l’Etat. Et ce, à quelques jours de leur départ, traumatisés qu’ils sont par l’arrivée du nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.
La cité administrative à Bamako, la capitale malienne (AFP)
Depuis l’annonce du verdict de l’élection présidentielle dont le grand gagnant est IBK, la Cité administrative, où sont logés la plupart de ministères, se vide. Sentant venir la fin de la recréation (transition), nombreux sont les travailleurs des départements ministériels qui ne savent plus à quel saint se vouer. Comme si cela ne suffisait pas, les plus audacieux changent les matériels informatiques et autres outils de grande valeur. Des agents de sécurité en faction dans la Cité administratives témoignent que ces derniers temps, des véhicules font des allers-retours incessants avec à bord frigos, chaises, appareils informatiques, autres meubles, etc.
Ainsi, dans les Directions des finances et du matériel (Dfm), c’est un véritable rang qui se fait pour obtenir une facture ou autres sous. Ici, tout est « marchandable», les responsables et agents font la loi. Mais, les plus gagnants dans ce festival de brigands, ce sont les ministres et leurs proches collaborateurs qui font la pluie et le beau temps, en attendant leur départ.
Cependant, il y a des ministres de la transition qui croient dur comme fer qu’ils resteront à leur poste, même si le nouveau président s’installait.
En clair, la Cité administrative est devenue, depuis un certain temps, un lieu sûr pour faire de bonnes affaires et se faire les poches. D’où l’impérieuse nécessité pour le pouvoir à venir de faire un audit de la gestion de la transition, afin de vérifier et de punir tous ceux qui sont coupables de pillage de deniers publics. C’est à cette seule condition qu’on peut parler de changement.
En tout cas, le constat qui se dégage est que la période de transition a été très bénéfique pour certains Maliens qui ont trouvé une occasion de gaspiller le peu de ressources dont dispose notre pays.
Paul MAHAMANE