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Fin de la mission de la CEDEAO pour l’évaluation de la Transition au Mali: Le M5-RFP invité à éviter » les positions extrêmes » et le gouvernement encouragé à » plus d’inclusivité » à l’échelle du COS

La délégation conduite par le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, arrivée à Bamako le 9 mai dernier, a bouclé, le mercredi 12 mai, sa mission de suivi et d’évaluation de la Transition. Cette énième mission, ayant salué » les progrès remarquables réalisés « , appelle les parties prenantes à faire preuve de » tolérance » et encourage le gouvernement à plus d’inclusivité au niveau du Comité d’Orientation Stratégique (COS).

Le 9 mai dernier, Goodluck Jonathan et sa délégation, composée, entre autres, du Général Francis A. Behanzin, Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO, sont arrivés à Bamako pour » évaluer la Transition « en cours au Mali. Cette mission de suivi-évaluation s’est effectuée dans un contexte socio politique et sécuritaire toujours tendu et caractérisé par des discussions autour du processus électoral. Il s’agit, notamment, du calendrier électoral, du mandat du Comité d’Orientation Stratégique, du cadre de relecture de la loi électorale, de la question de l’organe consensuel chargé d’organiser les élections, des menaces de la reprise des agitations du front social et de la recrudescence des incidents sécuritaires et de leurs conséquences.

La mission a rencontré, pendant trois jours, la classe politique, des organisations de la Société civile, les mouvements signataires de l’Accord d’Alger, les leaders religieux, les légitimités traditionnelles, les membres de la Cour constitutionnelle, les membres de la Direction Générale aux Elections (DGE), le ministre de l’Administration territoriale, le Premier ministre, le président du CNT, le Vice-président et le président de la Transition. Elle a aussi consulté le corps diplomatique.

Le médiateur a, à l’issue de ces consultations, noté » avec satisfaction que des progrès remarquables ont été réalisés dans la mise en œuvre des recommandations « , formulées par la dernière mission de janvier 2021. Il salué » l’acquittement des présumés coupables » dans l’affaire de » déstabilisation et d’atteinte à la sureté de l’Etat « , la relance du dialogue entre les forces vives et la mise en place du COS. Sa mission a pris note de la publication du calendrier électoral, intervenue le 15 avril dernier ainsi que du travail technique du Délégué Général aux Elections par rapport au fichier électoral et au chronogramme.

Renforcer la sécurité nécessaire aux élections

Face à la pression de l’insécurité, Goodluck Jonathan invite le gouvernement à » poursuivre des efforts pour renforcer la sécurité nécessaire pour des élections paisibles et crédibles « . Il encourage aussi les autorités à mettre en œuvre l’initiative d’organiser une conférence sociale sans la deuxième quinzaine du mois de mai. Cela pour engager les acteurs sociaux à œuvrer pour des solutions idoines et durables dans l’esprit de consolider l’environnement de confiance, de paix et de consensus, nécessaires pour le succès de la Transition.

Sa mission dit avoir, toutefois, noté des préoccupations relatives à la hiérarchisation des priorités dans les réformes, l’urgence du choix consensuel des organes de gestion des élections, l’opportunité du découpage territorial, le respect des droits de l’homme et l’Etat de droit et la question de l’inclusivité dans la conduite de la Transition.

» Assurer l’inclusivité des acteurs »

Sur cette base, la CEDEAO demande au gouvernement d’ » assurer plus d’inclusivité des principaux acteurs socio politiques dans le COS pour parvenir à un consensus sur les choix des réformes prioritaires. Cela pour aboutir à un processus électoral transparent, crédible et acceptable par tous, dans le délai imparti pour la Transition « . Elle invite, à cet effet, les autres parties prenantes à travailler avec le gouvernement pour concrétiser cette inclusivité, en participant activement aux travaux du COS.

Cette invite s’adresse particulièrement au M5-RFP, qui n’est représenté ni dans le COS ni au CNT ni au gouvernement. Goodluck Jonathan, ayant rencontré cette coalition qui lui a remis ses 10 mesures, dont la dissolution du gouvernement et du CNT, pour rectifier la Transition, dit comprendre » cette position extrême. Nous conseillons que cela n’est pas la meilleure pour le Mali maintenant « , a-t-il indiqué.

» Exiger la crédibilité «

» Nous l’invitons à faire davantage preuve de tolérance et d’apaisement en cette période délicate. Nous exhortons toutes les parties prenantes à être patientes et à travailler collectivement pour la réussite de la Transition « , a-t-il affirmé au cours de la conférence de presse ayant sanctionné la mission de trois jours. Selon lui, » au moment où la communauté internationale et la CEDEO assistent le Mali à sortir de cette situation, nous devons encourager le gouvernement à réussir et non adopter des positions extrêmes « .

En ce qui concerne l’organe unique de gestion des élections, dont la mise en place a été réclamée par la plupart des acteurs, la mission ouest-africaine, qui semble être pessimiste à ce sujet, invite le gouvernement à faire une présentation avec les acteurs sur sa faisabilité. Selon Goodluck Jonathan, » que les élections soient organisées par un organe multiple ou unique, le plus important est la crédibilité des élections « et le leadership des autorités à ne pas influencer les scrutins. Il estime que » le peuple doit [plutôt] exiger des élections crédibles « .

Moussa Sayon CAMARA

Source: l’Indépendant

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