Le géant de l’Afrique qui a réalisé d’énormes progrès dans de nombreux domaines, a toujours fait preuve d’un engagement à la hauteur de sa puissance pour les causes du continent
La République Fédérale du Nigeria a célébré mercredi le 54è anniversaire de son accession à l’indépendance. Pour commémorer cet événement historique, l’ambassadeur Iliya Ali Duniya Nuhu et son épouse, Diana Aeumi, ont offert une grande réception à l’hôtel Radisson Blu. La soirée a enregistré la participation de plusieurs personnalités dont les ministres Mountaga Tall (Enseignement supérieur et Recherche scientifique), Bocar Moussa Diarra (Travail, Fonction publique et Relations avec les institutions) et Mahamadou Diarra (Urbanisme et Habitat).
Après l’exécution des hymnes nationaux du Mali et du Nigeria, l’ambassadeur Iliya Ali Duniya Nuhu a prononcé un discours dans lequel il a mis l’accent sur les efforts déployés par le président nigérian, le Dr. Goodluck Ebele Jonathan, pour assurer le développement et la paix dans le pays.
Le Nigeria joue un rôle de premier plan dans les opérations de maintien de paix en Afrique de l’Ouest, et a aussi aidé beaucoup de peuples africains dans leur lutte pour l’indépendance. « Le Nigeria a pris conscience de ce défi et a décidé d’y faire face avec toute la force requise. Pour ce faire, le gouvernement d’alors a recadré sa politique et proposé une plate-forme d’engagement qui place l’Afrique au centre de la politique extérieure du Nigeria », a poursuivi Iliya Ali Duniya Nuhu.
Cette politique a servi de base aux engagements pris par le Nigeria au sein des Nations Unies, du Mouvement des non-alignés, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue plus tard l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ces efforts ont permis la création des commissions au sein de certaines organisations avec comme mission principale d’œuvrer à la libération du reste de l’Afrique du joug colonial, de l’apartheid et de repositionner le continent pour réaliser son indépendance politique et économique.
« L’histoire du Nigeria pendant ces 54 ans est une histoire de renaissance, de progrès et de solidarité avec le monde. Le combat a été rude, même brutal, mais la volonté d’aller de l’avant est le secret de la grandeur du Nigéria », a déclaré le diplomate.
Il a ensuite relevé les événements récents qui ont conduit à la faiblesse des gouvernements et ouvert la voie à des groupes terroristes et irrédentistes qui se sont installés dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. « Malheureusement, la République du Mali en est devenue une victime. Il est réconfortant que la communauté internationale ait su relever le défi. Le Nigéria, en tant que leader dans la sous-région, a mobilisé toutes les forces, les ressources, assuré la direction politique et la gestion du dossier », a fait remarquer Iliya Ali Duniya Nuhu. Le Nigeria a joué un rôle de premier plan dans la création des forces de la paix. De la MICEMA à la MINUSMA en passant par la MISMA. Lagos compte actuellement plus de 1200 éléments de ses forces armées et de sécurité dans notre pays.
En plus de cette action diplomatique, le Nigéria a beaucoup contribué à la mobilisation des fonds au niveau international en faveur du Mali qui continue de bénéficier de l’aide financière et matérielle du Nigéria dans tous les domaines (humanitaire, militaire et économique). L’ambassadeur a également rappelé la visite effectuée en octobre 2012 au Mali par Goodluck E. Jonathan, co-médiateur de la CEDEAO dans la résolution de la crise malienne.
Au plan interne, l’ambassadeur nigérian a indiqué que son pays a réalisé d’énormes progrès dans le domaine du développement des ressources humaines, des infrastructures, de l’industrie et de la consolidation de l’unité nationale, en dépit des difficultés. Le Nigeria compte plus de 4 000 dialectes et plus de 300 langues différentes.
Le diplomate Ali Duniya Nuhu a rappelé qu’en mars dernier, face à des populations réclamant davantage de bonne gouvernance, de contrôle des ressources, d’unité du pays, de cohabitation pacifique, le président Goodluck E. Jonathan a mis en place une commission pour examiner toutes les questions et conseiller le gouvernement sur la voie à suivre. Les recommandations de cette commission ont débouché sur la tenue d’une conférence nationale qui, après trois mois de débats, a adopté un rapport qui fait l’objet d’un examen au niveau du pouvoir.
Le plénipotentiaire nigérian n’a pas manqué de rappeler que son pays a connu une effroyable guerre civile de 1967 à 1970 et une longue période de dictature militaire, avant d’entamer l’ère démocratique en 1999. Depuis quelque temps, il est confronté aux attentats terroristes et aux enlèvements perpétrés par des éléments se réclamant du mouvement extrémiste Boko Haram. « Aujourd’hui, je suis heureux d’annoncer que Boko Haram est en voie de disparition. La quasi-totalité de son leadership, de Abubakar Shekau en passant par Mohamed Bashir, a été tuée. Sans un leadership crédible, les fidèles se rendent chaque jour à l’armée », a assuré l’ambassadeur nigérian.
B. M. SISSOKO
source : essor