« Ledit festival est un événement culturel initié par l’Association Ginna Dogon visant à rapprocher la population citadine des éléments culturels du monde dogon en faisant une ouverture aux autres communautés afin de mettre la culture, l’expression fondamentale de notre identité, au service de la réconciliation, de la paix et du développement, soutiendra-t-il.
Et Dougnon de soutenir que le festival est ouvert à toutes les ethnies du Mali. Chaque communauté a son rayon, sa zone d’activité, sa capacité de valoriser et son artisanat et sa culture. De la première édition à maintenant, les difficultés principales rencontrées se résument à la tension liée à la sécurité et à la mobilisation des ressources. Car les projets culturels sont les parents pauvres dans notre société. Organiser un tel événement qui regroupe plus 2000 milles à 25 .000 personnes n’est pas chose facile. Mais Dieu merci, depuis la première édition tout se passe bien sur le site. Rassure le président du comité d’organisation.
Sur le long terme, M. Dougnon révèle que leur souhait est que la paix revienne afin que les acteurs aillent réellement à la source pour mieux s’exprimer. Allusion à la délocalisation du concept au pays dogon. Sans aucun doute, le festival contribue à la paix parce que déjà pendant une semaine, les communautés auront l’occasion de vivre ensemble, à travers nos activités de cohésion sociale. Les artistes vont chanter et magnifier la grandeur du Mali, la culture malienne et les griots, les leaders d’opinions viendront prendre la parole afin de toujours appeler les gens à la cohésion, à la paix que nos ancêtres nous ont léguée et que nous devons transmettre aussi aux générations futures.
Le président rappelle que la crise que le Mali traverse n’est pas un conflit entre maliens. Non ! C’est une instrumentalisation. Une situation contre laquelle ils s’insurgent à travers la cohésion culturelle. Yatandou Bénédicte Somboro, une dogon dira que le festival est une très belle initiative. D’abord parce qu’on arrive au pays dogon sans pour autant se déplacer et cela à travers le village construit sur les berges du fleuve Niger, dans lequel siège le chef de village, les conseillers… et cela durant toute une semaine, sans compter les différentes activités programmées tout au long du festival (danses, contes, conférences…)
« Quand tu franchis le portail tu as l’impression d’être au pays dogon, d’ailleurs cela me rappelle beaucoup mon village dont je n’y suis pas allé il y’a bien longtemps », souligne la jeune femme.
Durant une semaine ce festival nous permet d’oublier cette nostalgie du pays dogon que nous avons.
Secundo parce que c’est le lieu aussi pour les artisans de faire la vente et la publicité de leurs productions et de leurs créations, le plus souvent transportées du pays dogon. Ce qui constitue donc au développement économique du pays dogon qui fait malheureusement face à une crise. »
Somboro pense que le festival contribue à la paix car hormis le côté festif, ce festival c’est aussi un lieu d’échanges et de rencontre dont beaucoup de thématiques sont abordées durant les différentes conférences tout au long du festival.
Pour ce faire la diversité culturelle est mise en avant car comme le disait Edgar Morin : « l’unité et la diversité sont indissociables pour permettre aux sociétés modernes d’exister sans conflit car ce qui nous rassemble nous permet de cohabiter ensemble et ce qui nous différencie permet aux individus d’exprimer leur particularité et singularité ».
Amassagou Dougnon le président du comité d’organisation rappelle, que chaque édition est une occasion de découverte, de partage, de connaissance et de recréation pour les jeunes.
Aussi, des prestations d’artistes de renommées internationales, des consultations médicales de tradi-praticiens, des conférences-débats, une foire d’exposition de l’artisanat malien, des défilés des masques, des contes et légendes Dogon, sans oublier la lutte traditionnelle. Conclut-il
Fatoumata Koita