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Fermeture des frontières : un casse-tête pour les voyageurs

Après l’annonce et la mise en application immédiate des sanctions de la CEDEAO contre le Mali le 9 janvier 2022, à l’international, tout se ferme contre le Mali. L’une des mesures de ce dernier conclave des chefs d’états et de gouvernements de la CEDEAO est la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali. En réponse à cette mesure, le Mali a appliqué la réciprocité. Au Sénégal, il fallait se rendre ce 10 janvier à l’aéroport international de Blaise Diagne ou pour ceux qui empruntent la route, à la gare des Baux-maraîchers de Pikine à Dakar (11 janvier), pour constater la mise en application de la mesure relative à la fermeture des frontières.

 

Voyages sur Bamako annulés par des compagnies aériennes A l’aéroport international de Blaise Diagne, ce lundi à 7h30 GMT, convoqué à 5H30, pour un vol sur Bamako prévu à 08h30, Mamadou Sow, à l’approche de 80 ans, n’a pas pu se faire enregistrer par une compagnie nationale pour cause de l’embargo sur le Mali. Pour celui qui a vécu le clair temps de sa vie entre les Etats-Unis, le Mali et le Sénégal, c’est dans un mélange d’anglais et de Bambara qu’il enchaine des phrases pour traduire son désarroi face à cette situation qu’il doit affronter seul : « souvent à cause de la fraîcheur insupportable pour une personne de mon âge, je passe cette période de l’année au Sénégal et au Mali. Mais avec cette situation au Mali, je ne sais pas vraiment comment faire. J’ai acheté le billet d’avion et je ne peux pas voyager pour aller me reposer. La compagnie de son côté n’a pas de solution et à cette heure aux Etats Unis, l’agence qui m’a octroyé le billet est fermée ». Rempli d’amertume, il enchaine des communications avec son fils résident au Mali, chez qui il devait passer un séjour agréable en compagnie de ses petits-fils.

Juste à côté de lui, se tient debout un autre voyageur, lui aussi dégoûté par la situation. Il s’agit du DR A. Dieme, universitaire sénégalais. Il se rendait à Bamako pour un voyage d’étude sur un travail de recherche pour dix jours du 10 au 20 janvier 2022 ». Au micro de JDM.com, il parle de l’impact que génère souvent des décisions politiques sur des populations. Et quand il parle de population, il ne s’agit pas que des Maliens car, le handicap est encore plus grand que le pays, et les enjeux vont du stade micro au niveau macro. Plusieurs autres civiles d’autres nationalités ayant des intérêts au Mali vont devoir reconsidérer leurs billets d’avion. Ce voyage manqué aura coûté à l’universitaire sénégalais du temps. Lui qui vient de Ziguinchor au sud du Sénégal, a dû rallier l’aéroport par vol, passer la nuit de dimanche à lundi sur place avec certitude de voyager le lendemain (le 10 janvier) à 08h30 GMT. Sauf, qu’il n’a même pas pu se faire enregistrer avec l’annonce du chef d’escale qui précisait clairement que les passagers en destination de Bamako ne sont pas autorisés à voyager. « C’est déprimant, écœurant. On a fait le test covid à 25 000 FCFA, acheté le billet à 271 000 F CFA et on nous bloque au niveau de l’aéroport, sans compter que j’ai quitté Ziguinchor par vol dimanche et j’ai passé la nuit à l’aéroport» déclare-t-il.

D’autres passagers enregistrés un peu plus tôt ont été tout simplement débarqués, leurs bagages avec. Après quelques heures d’attente, espérant une solution de la part du chef d’escale de cette compagnie nationale, les passagers ont constaté la fermeture des portes de cette dernière. Les derniers mots du chef d’escale étant de se rediriger vers les agences avec les billets d’avion pour trouver une solution, car la nouvelle est tombée comme un coup de massue, et la compagnie n’a pas de solution palliative, avant d’ajouter que « toutes les compagnies sont dans la même situation ».

A la gare routière de Dakar l’horloge s’arrête aussi

A la gare routière des Baux-maraîchers de Dakar, les cars qui ont quitté Dakar pour Bamako le 9 janvier n’avaient pas encore traversés la frontière. Interrogés le 10 janvier, des employés des agences de voyages sont dans la hantise, car ils ne savent pas si leurs bus pourront traverser la frontière. En attendant, les billets achetés et les colis déjà prêts à être chargés sont en attentes. Les passagers par contre commencent à se faire rares ; c’est le calme ici à Bountou Pikine, le quartier qui abrite la gare routière des Baux-maraîchers.

Idelette BISSUU

Source : La Tribune
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