A 29 ans, elle a trébuché sur la dernière marche de l’escalier menant à la consécration comme la première boxeuse malienne qualifiée aux Jeux Olympiques. En effet, au tournoi de qualification olympique mondial (TQO) de la boxe, Marine Fatou Camara a perdu (aux points) l’ultime combat qui l’aurait directement qualifié pour les Jeux Olympiques «Paris 2024». Elle avait brillamment remporté ses deux premières oppositions avant de s’incliner devant une Indienne par 15 points d’écart.
Même moralement affectée par cet échec, elle ne baisse pas les bras. «C’est avec une peine au cœur que je vous annonce mon échec dans le dernier combat de qualification olympique (3 juin 2024). Ce fut un combat très engagé. J’ai tout donné et je n’ai aucun regret. J’ai donné le meilleur de moi-même et je suis fière de mon parcours», a déclaré Fatoumata Marine Camara dans une vidéo. Déjà, être à ce niveau de la compétition est une victoire pour cette boxeuse qui a connu beaucoup déboires sur le plan de la santé ces derniers mois.
«Je viens de traverser deux années très difficiles, physiquement, sportivement avec les blessures, les opérations… Je suis fière d’être revenue au top niveau et d’avoir démontré que j’avais ma place sur la scène mondiale», a rappelé Fatou. Et l’avenir, elle y croit. «Je n’ai pas réussi à réaliser mon objectif principal (qualification directe aux J.O). Mais, de belles choses arrivent», a-t-elle promis. Elle a aussi tenu à remercier «tous et toutes pour le soutien inconditionnel que vous m’avez apporté. Cela m’a énormément touché, énormément motivé». Au premier rang de ses soutiens, l’infatigable Habib Sissoko, le président du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM).
Il faut rappeler que la Fédération malienne de boxe (FEMABOXE) et le Cnosm ont fait la découverte de Marine dans les années 2018-2019. Ainsi avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que du Cnosm, Marine a défendu les couleurs nationales pour la première fois aux Jeux africains «Rabat 2019» (Maroc) en obtenant la médaille d’argent. Une performance qui lui a aussi permis de devenir l’icône de la boxe féminine au Mali. Tout comme elle lui a aussi permis de bénéficier d’une bourse olympique et surtout du soutien inconditionnel du président du Cnosm, M. Habib Sissoko.
«Nous nous souvenons de sa visite au Mali sur invitation du président Habib Sissoko et de Mossa Ag Attaher (alors ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne) lorsque elle eu la médaille en or au tournoi d’Eindhoven», se rappelle Mahamadou Draba, Trésorier général de la Femaboxe. «Lors de cette visite, ces deux Messieurs du Sport ont fait des gestes inoubliables qui resteront dans les annales de la fédération», a-t-il témoigné.
Et Draba de poursuivre, «avant ce tournoi qualificatif de Thaïlande, Marine était d’abord en Inde pour le championnat du monde. Là je me souviens encore que c’est Habib Sissoko qui a payé son billet de sa propre carte bancaire. C’était fort comme geste. Pour le TQO de Paris 2024 à Bangkok, Habib a encore accepté de prendre en charge les billets pour Marine et d’assurer la prise en charge de l’accréditation de la boxeuse et deux autres boxeurs maliens présents à ce tournoi… Comme on le dit, aimer l’enfant plus que sa mère biologique est de la pure sorcellerie». Cela veut dire ce que cela veut dire !
Rappelons que les portes des J.O «Paris 2024» ne sont pas définitivement fermées à Marine. Et sans doute que la Femaboxe et le Cnosm vont tout faire pour qu’elle y défende les couleurs du Mali car elle reste une chance de médaille olympique pour le pays.
Moussa Bolly