La ville de Fana présentait son image de tranquillité, jeudi et vendredi derniers. Réputée pour ses crimes mystérieux, elle est notamment habitée par des gens qui parlent difficilement des mystères aux étrangers de cette ville. Nous avons donc dû procéder à des subterfuges, nous « habiller du manteau » du ressortissant de Fana, pour communiquer avec la population. La gendarmerie n’a pas tellement communiqué. Ceux que nous avons trouvés sur place nous ont répondu qu’ils venaient d’être affectés à Fana et n’ont donc pas été témoins de tous les crimes. Des personnes sous le couvert de l’anonymat, dont un cadre de l’administration scolaire ont fait état de leurs inquiétudes, car les crimes, ont-ils dit, continuent.
Ils se demandent si la position géographique de Fana, qui est un carrefour, n’en est pas l’explication. Sans autre précision. . Après les meurtres de la commerçante, de la folle et d’une femme, cette année, les populations sont montées au créneau. Il y a donc eu de l’affolement, car, les habitants de Fana avaient déjà cassé des bars, des débits de boissons, attaqué la police et la gendarmerie de cette ville. Les associations ont tenu une assemblée générale, il y a deux semaines pour exiger que les prisonniers encore détenus dans le poste de Fana ne restent pas dans leur ville. C’était en présence des cadres de l’administration et des autorités coutumières de Fana. En effet, selon nos sources, 19 personnes avaient été arrêtées, dont 16 ont été libérées. Parmi les trois personnes qui sont en prison, nous a-t-on dit, il y aurait celui qui a tué la femme albinos et un homme qui gardait des enfants dans le sous sol de sa maison. L’un des détenus, nous a-t-on révélé, est un Malien résidant en Guinée Equatoriale. Les crimes ont un fil conducteur. Chaque fois, on retrouvait les corps déchiquetés, mais du sang avait été prélevé. On a donc pensé à des sacrifices rituels de sang humain. La période aussi, est révélatrice. C’est souvent en début d’hivernage. Malgré tous ces indices, il reste difficile de trouver les véritables mobiles des crimes, car, à Fana, même ceux qui en savent un peu gardent le silence. « Ça va continuer, nous disent certains » quand on leur demande pourquoi, ils nous regardent avec terreur. Ces crimes, selon de vieux habitants de la localité, sont une coutume ancestrale, à Fana.
B.D.
Source: Canard Déchainé