Ce sont des récidivistes notoires qui ont noué des affinités en prison avant de se retrouver à l’air libre. Mais hélas. C’était juste le temps de monter une opération
Les vols de voitures semblent être de retour avec force dans le district de Bamako et ses environs. La preuve vient d’être faite il y a quelques jours, avec la disparition quasi-simultané de deux Mercedes de type « 190 » et « C-250″. Cela s’est passé en deux endroits différents de la capitale. Apparemment, ces deux cas tendent à confirmer certaines informations selon lesquelles une catégorie de malfrats a dans son viseur les voitures de marques : « Mercedes » tous types confondus. à commencer par la « 190 ».
Le premier cas s’est passé dans l’un des secteurs de Dialakorodji en Commune I du district de Bamako où la « Mercedes 190 » a été enlevée devant la maison de son propriétaire. Quant au second cas, il porte sur une « C-250 » de la même marque qui a disparu dans une station de lavage à Médina Coura en Commune II du district de Bamako. Il s’est avéré plus tard que ces deux cas de vols dignes de malfrats professionnels, portent la marque d’un trio de bandits : Abdoul Djiré, un peu plus de la trentaine, domicilié à Banconi-Plateau. Ses complices seraient les quadragénaires Boubacar Camara domicilié à Kalaban-N’golobougou et Diourakai dit Adama Traoré, le présumé chef de bande, résidant au quartier Hippodrome en Commune II.
Selon nos sources, ces trois individus auraient tous un métier connu dans la vie. Ils sont visiblement motivés par l’appât du gain facile. Et ils semblent choisir le vol de voitures comme un métier parallèle. Surtout qu’officiellement, ils évoluent tous dans le monde très large de véhicules à quatre roues (ils sont soit mécaniciens ou chauffeurs). Le trio écumait généralement dans des quartiers comme Dialakorodji, Banconi, Médina-Coura, Kalabancoro, voire Kabala à la périphérie sud de la capitale. Les policiers confirment d’ailleurs que ces trois malfrats sont des récidivistes notoires connus dans les registres de nombre de commissariats de police de la capitale. C’est-à-dire des individus qui se sont quasiment spécialisés dans le vol de véhicules. Surtout le nommé Diourakai dit Adama Traoré et son apprenti Boubacar Camara. Pour le même motif, nous a-t-on dit, ces derniers auraient séjourné derrière les barreaux dans la ville de Kati. C’est au cours de ce séjour katois que les deux auraient noué des affinités pour devenir avec le temps, des complices bien organisés dans le vol et le recel de véhicules. Ils seront rejoints plus tard par leur troisième, Abdoul Djiré. Une fois qu’ils ont retrouvé l’air libre, ils initièrent leur première opération. Malheureusement pour eux, celle-ci échouera. Dans la foulée, ils sont tombés entre les mains des éléments du commissaire divisionnaire Kady Tounkara en charge du commissariat de police du 14è arrondissement.
L’interpellation du trio est intervenue précisément le 16 janvier dernier. Nantis d’informations ne faisant l’objet d’aucun doute sur une possible implication des trois récidivistes dans le vol des véhicules disparus, le lieutenant Mamadou Kébé et ses hommes de la brigade de recherches ont, sur instruction du « Compol Kady », pris le dossier en main avec pour mission de mettre les bandits hors d’état de nuire. Et débuta une traque policière dans la discrétion la plus
totale.
Le professionnalisme des policiers aguerris du 14è a facilité la suite des événements. Quelques heures seulement après avoir reçu l’information sur la disparition desdits véhicules, les éléments de l’unité de recherches ont pu localiser les suspects quelque part, dans un débit de boisson au marché de Médina Coura, au flanc de la colline. Et tout est parti comme sur des roulettes. Par des techniques propres aux limiers, Diourakai dit Adama et sa suite furent interpellés un par un, sans grande difficulté, avant d’être conduits dans les locaux du commissariat de police pour audition. Dans la foulée, les recherches policières ont permis de retrouver les véhicules volés. En parallèle, une perquisition de leur domicile a permis de mettre la main sur deux armes à feu, des plaques d’immatriculation et un trousseau de clefs. Suite à leur interrogatoire, les limiers ont compris leur mode opératoire.
C’est Diourakai dit Adama, le présumé chef du trio qui se chargeait de voler la voiture par des techniques dont il est seul à avoir le secret. Son rôle s’arrête là. Ensuite, il fait appel aux deux autres pour conduire le butin roulant d’abord, le garder un moment ensuite, avant de l’écouler sur le marché noir. Les limiers comprirent un fait. Après avoir fait main basse sur les deux Mercedes, les malfrats les avaient garés séparément à Ngolobougou, derrière Kabala pour le premier. Tandis que le second était dissimulé quelque part aux environs de Dialakorodji, à la sortie ouest de la capitale. Les preuves semblaient suffisantes pour diligenter le dossier des trois et le transmettre au parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV de district de Bamako, c’est ce Tribunal qui se chargera de les faire comparaître pour qu’ils répondent des infractions sus-citées.
Entre temps, les limiers ont contacté les victimes pour qu’elles viennent retirer leurs biens. Quant aux suspects au moment où nous quittions les locaux de la police, eux se trouvaient déjà en cellule en attendant d’être transférés à la Prison centrale.
Tamba Camara
Source : L’ESSOR