La Directrice des urgences du PAM s’inquiète d’une situation de » faim critique » dans une dizaine de pays africains dont le Mali, et appelle à » vite agir » pour limiter les dégâts. Même constat également pour la FAO qui parle de » l’augmentation des niveaux de faim aiguë » dans la plupart de ces pays.
Les organisations estiment que les principaux cfacteurs de la faim sont l’expansion et l’intensification de la violence (le terrorisme ou conflits intercommunautaires), les crises économiques exacerbées par l’impact socio-économique de Covid-19, les conditions météo extrêmes, les menaces transfrontalières et le manque d’accès humanitaire, entre autres.
Un rapport de ces deux agences onusiennes avertit que l’escalade des conflits ainsi qu’une nouvelle réduction de l’accès humanitaire pourraient entraîner un risque de famine. » Nous sommes à un tournant catastrophique. Une fois de plus, nous sommes confrontés au risque de famine dans quatre parties du monde à la fois « , a déclaré Margot van der Velden, Directrice des urgences du PAM. Avant de relever : » lorsque nous déclarons une famine, cela signifie que de nombreuses vies ont déjà été perdues. Si nous at tendons d’en être sûrs, les gens sont déjà morts « .
La FAO et le PAM redoutent l’impact combiné de plusieurs crises qui érodent la capacité des populations à produire et à accéder à la nourriture. Une situation qui laisse ces populations vulnérables de plus en plus exposées au risque de la faim la plus extrême. » Nous avons un choix difficile : agir aujourd’hui ou perdre demain des vies de manière inadmissible « , a averti la Directrice des urgences du PAM. Le rapport de la FAO et du PAM insiste sur l’urgence de prendre immédiatement des mesures. Faute de quoi, » le monde pourrait connaître sa première famine depuis sa dernière déclaration en 2017 dans certaines régions du Soudan du Sud « .
L’on se rappelle que, courant avril 2020, le PAM avait déjà alerté sur les risques de famine susceptibles de frapper les pays du Sahel confrontés à une situation d’insécurité généralisée, à cause de la multiplication des attaques terroristes et des conflits intercommunautaires. » La hausse du nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire survient au moment où la pandémie du Coronavirus entre déjà dans ces pays fragiles et dans une région où les systèmes de santé sont les plus faibles du monde « , avait averti le PAM. Ajoutant que, dans tout le Sahel central, » le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire augmente régulièrement à mesure que la crise s’aggrave, poussant 1,3 million de personnes au Mali et 2 millions au Niger dans une grave insécurité alimentaire ».
Abdoulaye DIARRA
Source : l’Indépendant