
Loin de nous la prétention d’ériger un monument à l’effigie de l’ancien premier ministre Moussa Mara, encore moins de faire son éloge, mais il faut plutôt reconnaitre à César ce qui est à César. L’honnêteté intellectuelle nous recommande de reconnaitre les mérites des gens. Moussa Mara est sans conteste le leader politique qui se bat pour le respect des principes démocratiques et pour une gouvernance vertueuse. Par ses propos et actes, il semble conquérir les cœurs des maliens et il s’impose comme la voix des sans voix et comme l’avocat défenseur du peuple. Victime d’injures, d’invectives, des menaces de tous genres, mais il n’a à aucun moment cédé à la provocation. Audacieux, il s’est toujours prononcé face à n’importe quels sujets d’intérêt national. Il critique, apprécie, dénonce et propose des solutions à n’importe quelle problématique. L’ancien PM du controversé régime IBK, loin d’être exempt de reproches, pour avoir participé à la gestion des affaires sous le régime IBK, est censé assumer sa responsabilité, ne serait-ce que morale de tout ce qui a marché et de tout ce qui n’a pas marché sous le magistère de l’ancien Président IBK. Une chose est sûre s’il était mêlé à une quelconque sombre affaire, ou bien s’il trainait des bruits de casserole, il serait depuis belle lurette au gnouf, rien que pour le faire taire. Donc l’ancien PM Moussa Mara est clean comme l’eau de roche, d’où son audace à affronter à visage découvert le régime.
Où sont les autres leaders politiques pour épauler Moussa Mara dans ce noble combat pour la démocratie ?
Cette question vaut son pesant d’or quand on sait que tout est mis en œuvre pour enterrer la démocratie et que face à ce danger ils ne sont quelques-uns à mener le combat et Mara est incontestablement le leader politique le plus audible dans ce petit lot. Les autres doivent se réveiller pour ne pas le faire brutalement quand il sera trop tard. Les leaders politiques qui pensent pouvoir tirer leur épingle dans ce jeu trouble se trompent lamentablement, les autorités au pouvoir ont leur agenda et elles n’ont que faire de la classe politique, sinon rien que pour ne pas frustrer les alliés, elles n’auraient pas dû suspendre les activités des partis politiques à un moment donné, avant de lever cette suspension. Aujourd’hui encore les partis politiques sont dans l’œil du cyclone, menacés de dissolution, ou de suspension, à défaut de ces deux plans les autorités réduiront drastiquement le nombre de partis politiques et cela envers et contre la démocratie. Les partis politiques sont condamnés à se mettre ensemble ou ils vont disparaitre, avec eux toute la démocratie. Il est grand temps que les partis politiques comprennent que nul ne gagnera seul et que s’ils veulent avoir gain de cause dans ce combat ils doivent mettre de côté leur égo surdimensionné, leurs ambitions personnelles pour n’avoir comme seul combat la préservation des acquis démocratiques.
La nouvelle génération sait-elle qu’elle a une mission à accomplir ou à trahir ?
Les jeunes des partis politiques sont interpellés, ils doivent sortir des querelles de clochers, de guerre de leadership, en se donnant la main pour atteindre des objectifs communs, d’où cette célèbre citation de Franz Fanon, Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. Les jeunes des partis politiques doivent faire leur cette célèbre citation et comprendre qu’il y a nécessité pour eux de se mettre ensemble pour des objectifs communs. Non pas en excluant leurs aînés qui peuvent être d’un apport considérable, mais en s’assumant comme leaders. L’ancien PM Moussa Mara a déjà donné le ton, il revient aux autres de faire des efforts pour sceller une union.
En définitive, les partis politiques doivent s’inspirer de l’exemple des syndicats qui ont toujours fait une union sacrée chaque fois que les intérêts des syndiqués sont menacés. Les partis politiques n’atteindront jamais leur objectif tant qu’ils resteront diviser. Donc il y a nécessité de se mettre ensemble pour défendre la cause commune, celle de tous les partis politiques
Youssouf Sissoko
Source : L’Alternance