Une monnaie est avant tout un instrument de politique économique. Le F CFA suscite des passions à tous les niveaux. Les analyses reposent le plus souvent sur du populisme que sur des points de vue dénués et analysant la question sous l’aspect économique stricto sensu.
Le F CFA a permis, à n’en pas douter, une stabilité politique et sociale de sa zone. Il est loisible d’analyser cette stabilité dans tous les sens, mais, on se souvient que pendant longtemps, les Maliens voyaient avec pitiés les difficultés de tous ceux qui ont des monnaies de singe.
Le Mali a quitté le F CFA. Il y est revenu. Il a d’ailleurs repris le billet abandonné par la Mauritanie, qui a quitté le F CFA sans jamais y revenir. Le Franc CFA a permis une croissance de la zone et une continuité dans le modèle économique.
Pour autant, tout y est-il bien ? Le système est fortement biaisé, car, il est difficile de croire que nous avons des politiques qui aient accepté de signer. La monnaie, longtemps garantie par le trésor public Français, a été arrimée à l’Euro et garantie par l’Union européenne. Pour imprimer une quantité, l’imprimerie française se fait payer selon la valeur, pas le volume du travail. Les contreparties en étalon or qui garantissent le F CFA sont gardées au trésor français. La France a réussi la prouesse de faire des CFA pour l’Afrique de l’ouest francophone et pour l’Afrique centrale francophone. Ces deux monnaies ne sont pas convertibles.
Le F CFA est nécessaire et indispensable. Il faut juste un F CFA arrimé à un panier de devises, ou flottant. Nos économies sont suffisamment fortes maintenant pour s’affranchir de l’Euro ou de la tutelle de la France.
Alexis Kalambry
Source: Mali Tribune