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Expropriation foncière dans la région de Ségou : Un risque d’implosion sociale à Sanamadougou et à Sahou

Rien ne va plus dans les villages de Sanamamdougou et Sahou dans la région de Ségou. Les habitants des localités dont les champs sont occupés actuellement par l’opérateur économique Modibo Kéïta depuis six ans sont décidés à ne plus se laisser faire. ” Trop, c’est trop, nous sommes nous aussi des Maliens, il faut que les autorités nous assistent “, déclarent-ils.

Au cours d’une conférence de presse, ils ont décidé d’occuper les superficies agricoles sur lesquelles ils ont été chassés au profit de l’opérateur économique. Une situation qui a occasionné, aujourd’hui, une insécurité alimentaire dans les zones concernées, faute de champ. De nombreux jeunes issus des deux villages ont été contraints à l’immigration. Ce sont des habitants au bord de l’implosion qui ont rencontré la presse à l’initiative du réseau AEI (Afrique-Europe-Interact), une organisation de la société civile, très engagée contre l’occupation illicite des terres.

Selon le porte-parole du chef de village de Sahou, «  nous avons été spoliés de nos terres depuis plus de six ans. C’est vous dire que nous ne cultivons plus depuis cette période. Ce sont nos parents installés en ville qui nous envoient des céréales. En raison de la famine, beaucoup de nos proches ont été contraints à l’immigration « .

Même son de cloche chez  le représentant du chef de village de Sanamadougou  qui a précisé que ce sont les secteurs de Bewani  et de Sewabougou qui ont surtout été attribués à l’opérateur Modibo Kéïta.

En plus de cette zone, il a pris possession des champs des villages environnants dont  Sahou et Sananmadougou, a-t-il indiqué. Ajoutant que les habitants des villages concernés sont décidés, au risque de leur vie, à exploiter leurs espaces agricoles. Il nous revient que suite à la menace des habitants de revenir dans leur champ, les autorités ont été obligées d’ouvrir des négociations avec ces derniers. En attendant d’y trouver une solution, l’ONG AEI a rassemblé les paysans au sein d’un collectif de paysans de l’Office du Niger. Il s’agit, à travers ce regroupement, d’amener les agriculteurs à conjuguer leurs efforts et  parler le même langage.

Les responsables de l’ONG, Amadou Dicko et Fassery Traoré, ont déclaré que l’ancien Premier ministre Moussa Mara avait envoyé des superviseurs dans les zones litigieuses pour  tirer cette affaire au  clair. Malheureusement, il a quitté la Primature avant qu’il ne puisse se prononcer sur ce dossier, dit-on.

Par ailleurs, les habitants ont fait prévaloir leur droit coutumier sur les superficies agricoles que leurs grands-parents ont exploité depuis des lustres.

Bruno D SEGBEDJI

 

Source: L’Indépendant

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