A la faveur de la rentrée politique de son parti, l’UM-RDA, samedi dernier, le ministre de la Fonction publique, Mme Diarra Racky TALLA, est sortie de sa réserve pour dénoncer le fait que « le gaz subventionné par l’État et cédé par les commerçants de la place à 3 500 F CFA est revendu par certains spéculateurs à l’étranger à 5 500 F CFA ».
Certes, nous convenons avec Mme la ministre qu’il est inconcevable que des efforts aient été consentis en faveur des populations. Cependant, autant ces mesures sont salutaires, autant des autorités doivent mettre en place des mesures dissuasives, pour parer au banditisme de commerçants véreux. Il est inadmissible aujourd’hui que le gouvernement se contente de dénoncer des pratiques autant illégales qu’abominables de l’exportation avérée du gaz subventionné au détriment du consommateur malien. Samedi dernier, soulignant tous les efforts consentis par le gouvernement pour soulager les populations des conséquences d’une conjoncture qui frappe tous les États du monde, le ministre Diarra Raky TALLA, a indiqué que l’État a fait des efforts remarquables pour soulager la souffrance des citoyens en subventionnant les produits de base jusqu’à hauteur de 56 milliards de FCFA.
Ainsi, il ressort que de ses propos que le Mali est le seul pays qui a subventionné l’eau et l’électricité. Les denrées alimentaires, à en croire Racky Talla, bénéficient aussi des subventions de l’État, à travers la diminution du prix des intrants agricoles.
Très en difficulté sur le front social, Mme Diarra a fait savoir que l’État subventionne bel et bien le gaz à usage domestique, ce qui explique le prix de 3500 F CFA pour la bonbonne.
Mais malheureusement, a-t-elle martelé, des commerçants véreux ont le courage d’aller vendre le précieux sésame à l’étranger à 5 500 F CFA la bonbonne de gaz.
Visiblement très remontée contre ces commerçants ‘’véreux’’ qui profitent de la situation, le ministre ne s’est pas rendu compte qu’elle était en train d’étaler au grand jour, les défaillances de l’Etat dans la gestion des subventions et autres exhortations accordées aux opérateurs économiques. En la matière, il est de notoriété reconnue que dans la pratique, c’est le gouvernement, à cause de la complicité de certains de ses cadres, qui devient spectateurs des crimes des opérateurs économiques vénéneux qui détournent, très souvent, ces avantages, dans le but de s’enrichir sur le dos de toute une communauté.
Si le ministre a bien fait de dénoncer cette pratique, elle n’a, à aucun moment, indiqué les dispositions prises par le gouvernement pour y mettre fin.
Le gouvernement est-il complice ou impuissant pour se contenter de condamner et d’en appeler au sens de responsabilité des grossistes du gaz butane ? Toute chose qu’un citoyen ordinaire ferait à sa place.
Par ailleurs, si le gouvernement peut se glorifier de cet effort de subvention, il n’en demeure pas moins que depuis le mois de mai 2018, le gouvernement n’a plus payé un seul mandat relevant de la subvention du gaz, selon des sources bien introduites.
En terme clair, si on parvient à exporter le gaz subventionné au Mali, c’est qu’il y a défaillance dans les services de l’État.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin