Le ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau aide les acteurs du secteur minier à s’approprier le nouveau Code minier, en vue de sa meilleure application. L’atelier de dissémination dudit Code s’est tenu au Conseil de cercle de Kéniéba, du 13 au 14 juillet dernier. Le préfet de cercle, Idrissa Kané, a présidé l’ouverture des travaux.
Organisée par la direction nationale de la géologie et des mines, cette rencontre a regroupé des techniciens de l’administration, les maires et secrétaires généraux des douze communes de la circonscription et autres acteurs concernés. Ceux-ci ont été édifiés sur le contenu de l’ordonnance n°2019-022, du 27 septembre 2019 portant Code minier en République du Mali. Les présentations ont concerné les aspects juridiques, de décentralisation et de développement communautaire, l’exploitation minière, la protection de l’environnement en passant par les innovations techniques consignées dans le code minier.
À l’issue des exposés, les participants ont échangé sur plusieurs sujets. Il s’agit, entre autres, du dragage dans le lit de la Falémé, la gestion du compte séquestre, la disponibilité des zones pour les couloirs d’exploitation artisanale. Les discussions se sont également rapportées à la pratique de l’orpaillage dans le permis de recherche, la délivrance des quittances par les agents de l’État sur les sites d’orpaillage, les licenciements abusifs dans les mines. S’y ajoute la dégradation du couvert végétal et de la nappe phréatique.
Des pratiques auxquelles le département entend mettre fin. «Nous avons constaté que ces derniers temps, des gens s’adonnent à des activités illégales dans le Cercle de Kéniéba. Nous sommes venus expliquer aux populations locales les enjeux, les innovations et le contenu local du Code minier de 2019 » a indiqué le directeur national de la géologie et des mines, Cheick Fantamadi Keïta.
Interrogé à la fin de la cérémonie, le premier adjoint au maire de Kéniéba, Ibrahima Traoré, a salué la pertinence de cette rencontre. «Cet atelier est une occasion pour tous les acteurs de connaître le Code minier et savoir comment l’orpaillage doit s’exercer. Cela permettra de mettre fin à certaines pratiques, notamment l’occupation anarchique des permis d’autrui», a confié le conseiller communal.
Le maire de la Commune de Faraba, Alpha Oumar Diallo, a exhorté l’État à s’engager à mettre en œuvre ce Code pour que les communautés puissent en bénéficier. Seules les Communes de Kéniéba et Sitakili jouissent des avantages accordés aux sociétés minières installées dans le cercle, a déploré l’édile.
Le préfet de Cercle a souligné que l’industrie minière est peu développée dans notre pays malgré le potentiel énorme disponible. Sa contribution au développement économique reste en-deçà des attentes, a fait savoir Idrissa Kané. Pour relever ces défis, les participants ont proposé de prendre en compte la protection des zones humides dans la délivrance des titres miniers.
Souhaitant qu’une copie du Code minier soit remise aux participants, ils ont suggéré d’étendre les ateliers de dissémination aux douze communes de Kéniéba. Certains ont attiré l’attention sur la surveillance des entrées et sorties de l’or surtout au niveau des comptoirs d’achat sur les sites d’orpaillage. D’autres ont préconisé la diffusion des résultats d’analyse d’eau par le Laboratoire national des eaux, l’amélioration du niveau de réalisation des sociétés minières au profit des communautés d’accueil, etc.
Envoyé spécial
Babba B. COULIBALY