L’expert Saliki Coulibaly, chargé de suivi et évaluation du Programme National pour l’Abandon des Violences Basées sur le Genre (PNVBG) a fait une présentation, le mardi 31 mars 2020, sur les « Mutilations génitales féminines/ Excision ». C’était au cours de l’atelier de renforcement des capacités des medias sur la diffusion de l’information sur les violences basées sur le genre (VBG), l’excision, le mariage des enfants, la santé de la reproduction. Lors de sa présentation, l’expert Saliki Coulibaly a mis l’accent sur les conséquences médicales immédiates, les conséquences médicales tardives, les conséquences Sociales et Psychologiques de la pratique de l’excision sur la santé de la femme ou de la jeune fille dont la mort.
Selon Saliki Coulibaly, les mutilations génitales féminines/Excision désignent « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes féminins pour des raisons culturelles ou autres et non à des fins thérapeutiques ». Avant d’ajouter qu’il existe 4 types d’excision à savoir : ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce ; Ablation partielle ou total du clitoris et des petites lèvres ; Ablation du clitoris, des petites et grandes lèvres avec accolement et toutes les autres interventions non classées (la ponction, le percement, l’incision, la scarification).
A l’en croire, 89 % des femmes et 73 % des filles de 0-14 ans sont excisées. Selon lui, les excisions sont effectuées principalement par une exciseuse traditionnelle. Au cours de son exposé, l’expert Saliki Coulibaly a mis l’accent sur les conséquences médicales immédiates, les conséquences médicales tardives, les conséquences Sociales et Psychologiques de la pratique de l’excision sur la santé de la femme ou de la jeune fille.
Concernant les conséquences médicales immédiates de l’excision, il a évoqué l’hémorragie de grande quantité pouvant conduire à des pertes de connaissance totale ou à la mort; la douleur très atroce due à l’absence d’anesthésie ; le choc; les risques de contamination aux IST, VIH et SIDA, à l’hépatite B, au tétanos qui peuvent être transmis par voie sanguine; la rétention urinaire; l’incontinence urinaire.
S’agissant des conséquences médicales tardives, l’expert a indiqué les difficultés d’accouchement (accouchements souvent plus longs); les fistules en cas d’accouchement non supervisé ; les règles et maux de ventre douloureux; les douleurs pendant les relations sexuelles dues à la cicatrisation ; les Kystes très douloureux empêchant les rapports sexuels ; les Hématoscopes ou accumulation du sang des règles consécutive à l’infibulation; le risque accru de décès des bébés.
Evoquant les conséquences Sociales et Psychologiques, Saliki Coulibaly a cité les conflits conjugaux ; le divorce; l’anxiété (vives inquiétude); l’isolement; le rejet; la stigmatisation; la déperdition scolaire chez les filles. En outre, l’expert Saliki Coulibaly a mis l’accent sur les cas de complication lié à l’excision. Au cours de sa présentation, il a aussi évoqué les sources internationales, régionales et nationales sur les droits humains relatifs à la question des MGF/Excision. Lors des débats, il a été jugé utile d’adopter une loi pour mettre fin à la pratique au Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Journal le Républicain-Mali