Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Examen du rapport sur la situation au Mali à l’ONU: les éclairages et le recadrage du ministre Diop

Le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, était, le jeudi 6 avril dernier, à Washington où il participait au débat public sur l’examen du Rapport du Secrétaire général des Nations-Unies consacré à la situation dans notre pays. Devant le Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie a souligné les nouveaux progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation sous le leadership du Président IBK.

abdoulaye diop ministre affaires etrangeres malienne

Le tout nouveau Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre LACROIX, qui présentait ce jour, devant le Conseil de sécurité, le rapport du patron de l’ONU sur la situation du pays, a fait état des progrès encourageants qui ont été enregistrés, ces derniers mois, dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, et ce, malgré l’attaque ignoble perpétrée contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination à Gao le 18 janvier.

Le choix de la paix
Il a aussi noté avec satisfaction l’opérationnalisation des patrouilles mixtes dans cette ville qui est effective depuis le 20 février.
De plus, après Gao, Kidal et Ménaka, le haut fonctionnaire a informé le Conseil de sécurité de la décision prise par le Comité de suivi de l’Accord, au cours de sa 16e session, de l’installation au courant de cette semaine (avant le 13 avril) des autorités intérimaires à Taoudénit et à Tombouctou.
Ces avancées, a assuré M. LACROIX, illustrent le retour graduel de l’autorité de l’État dans le nord du Mali dans le cadre des arrangements intérimaires, avec l’appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
« Nous devons, cependant, nous assurer que ces nouvelles autorités et unités mixtes disposent des moyens adéquats pour remplir leurs responsabilités et que les services de base soient mis rapidement à la disposition des populations », a-t-il prévenu.
Le Secrétaire général adjoint a estimé que la Conférence d’entente nationale, qui s’est conclue le 2 avril, fut une occasion unique de rassembler les différents segments de la population malienne ainsi que les parties signataires.
« Malgré une participation tardive de certains acteurs clefs, tels que la CMA et de l’Opposition politique, Maliens et Maliennes ont pu se parler pour la première fois depuis la crise de 2012. Nous espérons que les avancées réalisées serviront de socle à l’élaboration d’une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale et enrichiront le processus de révision constitutionnelle, conformément aux dispositions fixées dans l’Accord de paix », a-t-il indiqué.

Sur le front sécuritaire, le diplomate onusien se dit préoccupé par la création de la nouvelle alliance regroupant les groupes terroristes les plus actifs au Mali sous la bannière d’Al-Qaida et de la direction d’Iyad Ag Ghali (chef d’Ansar Eddine), alors qu’au même moment le groupe Daech fait lentement son apparition dans la bande sahélienne.

Le défi sécuritaire
Une telle convergence de menaces, a-t-il prévenu, est « particulièrement préoccupante » dans un contexte où souvent la présence de l’État est faible, voire « inexistante », et où la mise en œuvre de l’Accord pour la paix doit encore se traduire en des résultats tangibles sur le terrain.
En tout état de cause, il a assuré que la MINUSMA prend actuellement les mesures nécessaires afin d’ajuster ses priorités et sa posture selon les enjeux et les progrès réalisés sur le terrain.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP a été heureux de confirmer, qu’outre les nombreuses réformes institutionnelles en cours dans le pays, la Conférence d’entente nationale venait de se tenir, avec succès, du 27 mars au 2 avril, à Bamako.
Elle a été inclusive de toutes les parties prenantes à l’Accord pour la paix, car toutes les parties prenantes maliennes étaient à bord du train de la paix et de la réconciliation nationale, à savoir le Gouvernement, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la Plateforme, les partis politiques de la Majorité comme de l’Opposition, et « l’ensemble des forces vives de la nation ». Les recommandations qui en sont issues serviront de base, a précisé le chef de la diplomatie, à l’élaboration de la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale.

Les actions majeures
Autre action majeure dans la mise en œuvre de l’Accord, selon lui, le compromis trouvé par les parties autour de la désignation des présidents des autorités intérimaires pour l’ensemble des régions du nord du pays, lors de la réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord tenue à Bamako, le 10 février 2017.
Tandis que celles de Kidal ont été installées le 28 février, et celles de Gao et Ménaka le 2 mars, il sera procédé, le 13 avril, à la mise en place des autorités de Tombouctou et de Taoudénit.
Dans le domaine de la défense et de la sécurité, les patrouilles mixtes ont été opérationnalisées, tandis que le processus de révision constitutionnelle suit son cours, l’objectif principal à ce stade étant de mettre en place une deuxième chambre du Parlement, a relevé le ministre.
Au-delà de ces mesures, qui ont été rendues possibles grâce au leadership du Président IBK, le Gouvernement poursuit ses actions de développement sur le terrain, là où les conditions le permettent, grâce notamment au « Programme d’urgence pour la relance du développement des régions du nord » et du « Programme de reconstruction et de relance économique ».
Pour le ministre DIOP, ces acquis, encore fragiles, ne doivent pas faire perdre de vue les défis réels et multiples auxquels le processus de paix au Mali est confronté. Au nombre de ces défis, il a cité les questions liées à la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre effective du processus de cantonnement et de DDR, à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et à la fourniture des dividendes de la paix aux populations des régions affectées par la crise.

Les mesures importantes
En tous les cas, pour faire face à la situation sécuritaire dans les régions, le Gouvernement malien, a-t-il informé le Conseil, a pris trois mesures importantes, en faisant tout d’abord valoir un plan de sécurisation intégré de ces régions qui vise entre autres à assurer la présence et l’opérationnalité de l’administration publique à tous les niveaux, lutter contre la prolifération des armes légères et coordonner la stratégie de lutte contre l’insécurité et le terrorisme.
M. DIOP a, en outre, indiqué que des mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits étaient mis en œuvre, tandis qu’un pôle de magistrats travaille avec les leaders traditionnels dans le cadre de la justice transitionnelle.
Le chef de la diplomatie malienne a toutefois regretté que, 10 mois après son adoption, les dispositions de la résolution 2295 (2016) peinaient à se matérialiser, en raison des « lacunes » dans les capacités opérationnelles de la Mission onusienne, demandant au Conseil de sécurité de se saisir de cette question.
Reconnaissant que l’un des défis majeurs à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix au Mali reste la recrudescence des attaques des groupes terroristes, le ministre a rappelé que les chefs d’État du G5 Sahel avaient décidé de la création d’une force conjointe dont le concept stratégique sera examiné le 13 avril par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui le soumettra ensuite pour approbation au Conseil de sécurité. Il a souhaité que le Conseil de sécurité, une fois saisi, autorise sans tarder le déploiement de cette Force conjointe du G5 Sahel, avec le soutien financier des Nations Unies, nécessaire à son fonctionnement.
Revenant sur la situation des droits de l’homme dans le pays, évoquée par le Secrétaire général dans son rapport, M. DIOP a assuré que les cas d’allégations de violations qui y figurent et sont « imputés au Gouvernement » sont commis dans des zones où les services judiciaires et d’enquêtes sont absents pour cause d’insécurité. Il a toutefois réitéré la détermination des autorités maliennes à prendre les mesures appropriées pour prévenir, et au besoin, punir les auteurs de tels actes.

Par Mohamed D. DIAWARA

 

Source: info-matin

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance